OBÉSITÉ: Et si tous les aliments transformés étaient addictifs?
Car les aliments hautement transformés partagent certaines des propriétés pharmacocinétiques, comme un taux d'absorption rapide avec d’autres substances addictives, concluent ces chercheurs de l’Université du Michigan. Ajout de matières grasses, de glucides raffinés contribuent à une absorption rapide dans l’organisme et à une charge glycémique élevée, entraînant un effet immédiat de récompense. Conclusions dans la revue PLoS ONE.
L'étude, menée en 2 temps a porté sur un premier groupe de 120 participants étudiants puis sur un second groupe de 384 participants. Dans la première phase de l'étude, les participants ont complété le Yale Food Addiction Scale (YFAS) puis testé 35 aliments différents afin d'évaluer lesquels étaient les plus addictifs. La phase 2 de l'étude a analysé la composition de ces 35 aliments afin de déterminer les nutriments associés, dans chaque aliment à un comportement alimentaire addictif. Les aliments avaient été spécifiquement choisis pour représenter les différents niveaux de traitement alimentaire possibles : 18 aliments ont été classés comme "hautement transformés, dont les gâteaux, le chocolat, la pizza et les chips et 17 aliments ont été classés comme «non traité» (bananes, carottes, noix…).
La première phase montre que :
Ø tous les aliments transformés, à taux plus élevé de matières grasses et à forte charge glycémique sont les aliments les plus fréquemment associés à des comportements alimentaires de type addictif.
La seconde phase révèle que :
· le traitement ou la transformation de l'aliment est un facteur prédictif majeur d'association de l'aliment avec un comportement alimentaire addictif. Cette première conclusion confirme la constatation de la phase 1.
· L'IMC du consommateur et son score au test YFAS (soit sa propension à des troubles du comportement alimentaire) interviennent aussi mais dans une bien moindre mesure.
· le taux de matières grasses (les acides gras saturés ?) et la charge glycémique de l'aliment sont également des prédicteurs importants d'un risque d'addiction alimentaire à l'aliment en question.
Les 10 aliments jugés les plus addictifs (Voir tableau ci-contre) sont tous des aliments hautement transformés, avec des quantités importantes de glucides et d'acides gras (par exemple le chocolat, la pizza ou gâteaux). 13 des aliments non transformés sont jugés comme des aliments parmi les moins addictifs.
L'étude suggère ainsi que tous les aliments hautement transformés peuvent être addictifs selon des processus similaires à ceux observés en cas de toxicomanie. Un concept, de dépendance alimentaire, de plus en plus suivi par les scientifiques, au point d'envisager de résoudre certains cas d'obésité en commençant par « le bout » de l'addiction alimentaire. Car l'obésité n'est-elle pas dans la plupart des cas, une forme de dépendance alimentaire ?
Source: PLoS ONE 2015 DOI: 10.1371/journal.pone.0117959 Which foods may be addictive? The roles of processing, fat content, and glycemic load
Lire aussi: OBÉSITÉ et TOXICOMANIE: Des similitudes troublantes dans les circuits de récompense –
OBÉSITÉ et DÉPENDANCE alimentaire: Le rôle très addictif des triglycérides -
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