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OBÉSITÉ infantile: Et si l'on apprenait plutôt aux enfants à écouter leur faim?

Actualité publiée il y a 9 années 5 mois 2 semaines
Journal of Pediatric Psychology

Les habitudes alimentaires sont le facteur le plus important de surpoids de l’Enfant, et, « par chance », un facteur modifiable par les parents, rappelle cette étude de la Norwegian University. L’étude tente d’expliquer pourquoi certains enfants prennent du poids plus rapidement que d'autres : certes, il y a les facteurs bien connus, comme le temps d’écran ou le manque d’exercice, mais, finalement, la relation à la nourriture et l’appétit apparaissent ici comme des facteurs clés, souvent négligés, d’une trop forte prise de poids chez l’enfant.

Au départ, les chercheurs voulaient vérifier que les facteurs « classiques » comme l'activité physique, le temps d'écran et l'appétit suffisaient à expliquer pourquoi l'indice de masse corporelle (IMC) de certains enfants augmente plus que d'autres. En clinique ou en famille, comment éviter au mieux que la courbe de croissance du poids sorte de la fourchette normale ?


L'IMC est une mesure peu appropriée pour détecter un surpoids chez l'enfant. Plusieurs études ont appelé à la prise en compte d'autres critères. Une méta-analyse récente, publiée dans la revue Pediatricobesity souligne ainsi le manque de sensibilité de l'IMC chez l'enfant : 27% des enfants et adolescents présentant de la graisse corporelle en excès ne seront pas considérés comme atteints de surpoids ou d'obésité sur le seul critère de l'IMC. Une autre étude britannique, publiée dans la revue Obesity suggère ainsi aussi la prise en compte du tour de taille. L'IMC est un critère difficilement appropriable par les parents. Un bébé en bonne santé « doit » être grassouillet et rond. À l'âge préscolaire, la plupart des enfants mincissent, autour de la puberté, ils prennent un peu de poids. Bref, l'IMC moyen évolue rapidement, et de plus, il diffère selon le sexe de l'enfant.

Les habitudes alimentaires sont plus "instructives": Ici, les chercheurs ont travaillé à partir des données de la cohorte Tidlig Trygg i Trondheim (TtiT) qui suit plus de 700 enfants en les évaluant tous les 2 ans -donc aux âges de 4, 6 and 8 ans. Tous les aspects de la relation de l'enfant à la nourriture, son appétit, son régime alimentaire, son mode d'alimentation étaient renseignés.

· La conclusion principale de l'étude est une corrélation entre les habitudes alimentaires et l'IMC alors que l'activité physique et le temps d'écran ne permettent pas d'expliquer pourquoi l'IMC de certains enfants augmente plus que d'autres. « Alors pourquoi ne pas suivre au quotidien un autre facteur, les habitudes alimentaires de l'Enfant ? », s'interrogent les auteurs.

· Précisément, l'étude montre que l'IMC augmente plus chez les enfants chez qui la nourriture déclenche le comportement alimentaire. Chez ces enfants, l'apport alimentaire est contrôlé plus par la vue et l'odeur de la nourriture, et moins la sensation de faim. En pratique, ces enfants continuent de manger même quand ils sont rassasiés.

Ce sont donc les déclencheurs de l'appétit qui favorisent principalement l'obésité ou conduisent la courbe d'IMC à sortir des valeurs normales. Mais, plus surprenant, un IMC élevé conduit aussi à la suralimentation au fil du temps et, précisément entre 6 et 8 ans. Ces enfants, écrivent les auteurs, sont de moins en moins en mesure de s'arrêter de manger quand ils sont rassasiés.

L'auteur, le Pr Silje Steinsbekk a travaillé avec des enfants atteints d'obésité pendant de nombreuses années. Elle souligne que beaucoup de ces enfants ont des difficultés à prendre conscience de la faim et de la satiété. Dans un premier temps, ils ont donc besoin de l'aide de leurs parents pour réguler leur consommation de nourriture. Ensuite, il devient important pour ces enfants d'être capables de décider par eux-mêmes de leurs apports alimentaires. En incitant ces enfants à manger de tout ou à s'alimenter « varié », c'est le moyen de leur permettre d'écouter les signaux de leur propre corps.

Source: Journal of Pediatric Psychology 2015 doi: 10.1093/jpepsy/jsv052 Predictors of Change in BMI From the Age of 4 to 8

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