OBÉSITÉ infantile : Les perfluorés, perturbateurs de croissance chez les filles
Ces substances chimiques, les hydrocarbures perfluorés (PFC), des composés industriels largement utilisés dans de nombreux produits de consommation ont déjà été associés à l'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH), à une baisse d’immunité chez les enfants et à une ménopause précoce chez les femmes. L’exposition in utero à ces substances vient également d’être associée avec cette étude de l’Emory University à un faible poids de naissance et à un risque d’obésité ensuite. Ces nouvelles données, publiées dans l’édition du 30 août de la revue Environmental Health Perspectives, viennent ajouter aux risques environnementaux pour l’enfant, auxquels la mère ne peut pas échapper.
Utilisés dans un grand nombre de produits industriels et commerciaux comme les emballages alimentaires, des vêtements, des meubles et des ustensiles de cuisine antiadhésifs, ces composés sont persistants et très présents dans notre environnement, on n'échappe pas à leur exposition. Les PFC sont ainsi détectés dans le sérum humain, le lait maternel et le sang de cordon.
L'étude, soutenue par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) est basée sur les données concernant 447 jeunes filles et leurs mères participant à l'étude longitudinale britannique Avon. Ici, les chercheurs se sont concentrés sur les 3 PFC les plus courants, PFOS, PFOA et PFHxS, mesuré leurs concentrations sériques maternelles pendant la grossesse, relevé les données de poids et de taille des enfants filles à la naissance, 2, 9 et 20 mois puis étudié les associations entre ces données. Les chercheurs constatent que les filles avec une exposition plus élevée étaient plus petites que la moyenne à la naissance, mais avaient un poids plus élevé que la moyenne (58e centile) à l'âge de 20 mois. Les auteurs suggèrent que cette exposition aux PFC peut conduire à l'obésité chez les personnes âgées.
Des effets sur la croissance foetale et postnatale: «Les recherches précédentes et sur l'animal, et sur l'Homme suggèrent que l'exposition prénatale aux PFC peut avoir des effets néfastes sur la croissance fœtale et postnatale», explique l'auteur principal, le Pr Michele Marcus, professeur d'épidémiologie à l'Emory. Les résultats sont cohérents, en effet, avec d'autres études montrant que l'exposition aux substances chimiques de notre environnement contribuent à l'obésité et au diabète avec un effet très précoce dans la vie chez les personnes exposées. Ainsi, l'auteur cite une étude danoise suggérant que les filles exposées in utero aux PFC sont plus susceptibles d'être en surpoids à l'âge de 20 ans. Des études expérimentales sur la souris ont également montré que l'exposition in utero conduit à des niveaux plus élevés d'insuline et à un poids corporel plus élevé à l'âge adulte.
Source: Environmental Health Perspectives 30 août 2012 doi:10.1289/ehp.1003096 Maternal Concentrations of Polyfluoroalkyl Compounds during Pregnancy and Fetal and Postnatal Growth in British Girls (Visuel Emory University)
Lire aussi : VACCINATION: Les perfluorés, un danger pour l'immunité des bébés
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