OBÉSITÉ INFANTILE : L'OMS alerte à nouveau sur l'impact de la publicité
42 millions d'enfants de moins de 5 ans sont atteints d'obésité dans le monde. Des recommandations pour guider les États Membres de l'OMS pour concevoir de nouvelles politiques en matière de communication commerciale sur les aliments destinés aux enfants avaient été adoptées en mai 2010, par la 64ème Assemblée mondiale de la Santé. Mais les dernières études scientifiques montrent que la publicité à la télévision influe sur les préférences alimentaires des enfants et leurs modes de consommation. Face à ces nouvelles « techniques » utilisées pour commercialiser ces produits auprès des enfants, à l’école comme dans les crèches, dans les supermarchés, à la télévision, sur internet l’OMS rappelle l’importance de lutter contre les maladies non transmissibles, dont fait partie et est responsable l’obésité infantile.
Une mauvaise alimentation est un facteur de risque essentiel de maladies non transmissibles. Les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques et le diabète sont à l'origine de 35 millions de décès par an, dont 80 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une mauvaise alimentation est un facteur de risque essentiel de maladies non transmissibles qu'il est possible de modifier dès l'enfance. Afin de prévenir ces maladies, les enfants devraient avoir un poids normal et une alimentation à faible teneur en graisses, en sucre ou en sel. Au niveau mondial, la surcharge pondérale et l'obésité sont 5è risque de décès et, actuellement, plus de 42 millions d'enfants de moins de cinq ans sont en surpoids ou atteints d'obésité.
L'OMS a organisé 2 réunions avec des représentants des organisations non gouvernementales internationales, de l'ensemble du secteur des industries alimentaires et des boissons non alcoolisées et celui de la publicité. Il s'agissait de concevoir des processus et des outils pour mettre en place une surveillance et une évaluation dans le domaine de la commercialisation d'aliments et de boissons non alcoolisées destinés aux enfants.
Les résultats d'études systématiques sur l'étendue, la nature et les effets de la commercialisation des aliments auprès des enfants montrent que
· la publicité auprès des enfants est très répandue à travers le monde,
· concerne principalement des aliments à haute teneur en graisses, en sucres ou en sel
· et qu'elle influe véritablement sur les préférences alimentaires des enfants et sur leurs demandes d'achat et leurs modes de consommation (1).
La surveillance recommandée par l'OMS :
· Evaluer la réduction de l'exposition, en mesurant le volume des communications commerciales (ou des dépenses consacrées aux messages commerciaux) concernant des aliments à haute teneur en graisses saturées, en acides gras trans, en sucres libres ou en sel qui s'adressent aux enfants,
· Evaluer la réduction de la force du message, en mesurant la fréquence avec laquelle telle ou telle technique est utilisée. Cela peut être fait en calculant le nombre de publicités à l'intention des enfants diffusées à la télévision sur une période de 24 heures pour des aliments à haute teneur en graisses saturées, en acides gras trans, en sucres libres ou en sel, qui utilisent des personnages créés par les annonceurs ou font appel à des célébrités, ou qui emploient d'autres techniques spécialement attirantes pour les enfants.
L'OMS pour une adoption de dispositions légales qui rendent la mise en œuvre et l'observation de règles juridiquement contraignantes.
Mais l'OMS envisage aussi l'autre approche de l'autoréglementation par l'industrie. Mais dans ce cas, l'Etat est censé en fixer les objectifs et en surveiller la bonne observation au moyen d'indicateurs clés.
Aujourd'hui, les approches appliquées dans les différents Etats membres vont d'une interdiction légale de la publicité télévisée destinée aux enfants pour certains aliments prédéfinis, à la simple application volontaire de codes d'éthique par certains secteurs de l'agroalimentaire ou de la publicité (comme en France avec les chartes alimentaires).