OBÉSITÉ: A kilos en trop, combien d'années de vie en moins?
On sait bien que le surpoids et a fortiori l’obésité sont associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire et de diabète de type 2 et donc de décès prématuré, mais dans quelle mesure ? Une obésité, est-ce 1, 2 ou 10 années de vie en moins ? Pas loin. Ces chercheurs canadiens proposent un ordre de grandeur cliniquement significatif pour les professionnels de la santé et leurs patients. Un nombre d’années de vie perdues avec les kilos en plus, sans doute le meilleur argument de perte et de maintien du poids. A lire dans le Lancet Diabetes and Endocrinology. .
Cette équipe de l'Université Mc Gill a développé un modèle informatique permettant d'estimer l'impact d'une obésité sur le nombre d'années de vie perdues et d'années perdues en bonne santé, sur la base des données de la cohorte américaine NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey). Leur analyse confirme déjà l'association de l'obésité et d'un risque accru de maladie cardiovasculaire et d'AVC et de diabète, des maladies qui sont déjà connues pour impacter l'espérance de vie. Les chercheurs ont ensuite analysé la contribution précise du surpoids et de l'obésité à cette perte d'espérance de vie, par tranche d'âge et par rapport aux personnes de poids normal. Leur analyse est claire:
· Les personnes en surpoids (IMC de 25 à <30 kg /m2) vont, en moyenne, perdre entre 0 et 3 ans d'espérance de vie, en fonction de leur âge et le sexe.
· Les personnes obèses (30 · Les personnes atteintes d'obésité sévère (IMC> 35 kg / m2) entre 1 et 8 ans.
· Cet effet de l'excès de poids sur l'espérance de vie était plus marqué chez les jeunes et se réduit avec l'âge.
Mais ce ‘est pas tout. L'excès de poids réduit aussi les années de vie en bonne santé :
Ainsi, le surpoids et l'obésité sont associés à 2 à 4 fois plus d'années de vie en bonne santé perdues que d'années de vie perdues. Là encore, les jeunes subissent cet effet au maximum, qui peut atteindre jusqu'à 19 années de vie en bonne santé perdues pour les hommes et les femmes atteints d'obésité très sévère.
Le Dr Steven Grover, professeur de médecine à l'Université McGill, épidémiologiste et auteur principal résume ces résultats « Plus le poids est élevé et le surpoids précoce en fonction de l'âge, plus fort est l'effet sur la santé, car c'est autant d'années au cours desquelles les risques se cumulent ». Son étude apporte ainsi un repère, à la fois scientifique et pratique, pour les professionnels comme pour les patients, pour apprécier l'ampleur du problème. En quelque sorte, en accumulant les kilos, on joue un peu sa vie. C'est aussi un sacré argument pour opter pour un mode de vie sain, et le cas échéant pour un régime ou une intervention de perte de poids.
Source: The Lancet Diabetes and Endocrinology 5 December 2014 doi:10.1016/S2213-8587(14)70229-3 Years of life lost and healthy life-years lost from diabetes and cardiovascular disease in overweight and obese people: a modelling study
Lire aussi : OBÉSITÉ: L'IMC pèse lourd sur le risque de cancer
Plus de 100 études sur le surpoids et l'Obésité
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