OBÉSITÉ: La protéine qui favorise la graisse abdominale et ses complications
L’OMS alerte sur la montée de l’obésité en Europe, avec des taux de prévalence pouvant dépasser les 80% dans certains pays en 2030, c’est sans oublier les différentes comorbidités de l’obésité, comme le diabète de type 2 et les maladies cardiaques et leur cortège de décès (estimés à 18% de l'ensemble des décès prématurés). Ces complications dévoilent une partie de leur mécanisme sous-jacent avec cette étude de l’Inserm -avec d'autres instituts. Les conclusions de ces travaux, présentées dans la revue Nature Medicine, convergent vers un facteur de transcription, IRF5, qui semble orchestrer l’activation des macrophages du tissu adipeux, une activation responsable de l'inflammation et des complications.
Car l'inflammation semble à la source du développement des comorbidités métaboliques associées à l'obésité. Causée par le développement anormal du tissu adipeux au niveau de l'abdomen (obésité centrale) et par l'accumulation dans ce tissu de macrophages pro-inflammatoires, l'inflammation va gagner les organes comme le foie ou le pancréas. D'autres types d'obésité, précisent les auteurs, en particulier lorsque les dépôts de graisse sont plus superficiels et mieux répartis sous la peau, entrainent moins de complications métaboliques . IRF5 favorise l'obésité centrale: A partir de données d'une précédente étude, les chercheurs parviennent ici à caractériser ces macrophages responsables dans le tissu adipeux viscéral de patients obèses et à identifier un facteur clé, IRF5 (Interferon Regulatory Factor 5) qui semble orchestrer l'activation de ces macrophages.
Des souris déficientes en IRF5, soumises à un régime riche en graisses vont bien développer une obésité mais ne développeront pas ces complications métaboliques, vs des souris exprimant IRF5.
Explication : En l'absence d'IRF5,
· le stockage des graisses se fait et se répartit en priorité dans la région sous-cutanée et n'est plus concentré dans la zone de l'abdomen.
· l'obésité induit une réponse immunitaire caractérisée par la présence de macrophages anti-inflammatoires.
Ces premiers résultats, obtenus sur l'animal ont également été confirmés chez des patients en surpoids et obèses chez qui l'expression d'IRF5 dans le tissu adipeux intra-abdominal s'avère significativement associée à la sévérité des troubles métaboliques associés.
Quelles implications ? Mieux comprendre le processus sous-jacent d'inflammation dans l'obésité, va permettre de mieux comprendre puis prévenir ses différentes comorbidités. L'objectif final étant de pouvoir développer ensuite de nouveaux traitements qui ciblent cette inflammation -et peut-être ce facteur IRF5 ou directement le système immunitaire impliqué ici directement dans un stockage délétère des adipocytes.
Sources: Communiqué Inserm IRF5, nouvel acteur dans la survenue des complications de l'obésité et Nature Medicine 04 May 2015 doi:10.1038/nm.3829 Irf5 deficiency in macrophages promotes beneficial adipose tissue expansion and insulin sensitivity during obesity (Visuel Fotolia)
Lire aussi : L'OBÉSITÉ va-t-elle devenir la norme en Europe?
Accéder à notre dossier Obésité de l'enfant (1/6) (Santé log Petite Enfance-) Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
Plus de 100 études sur l'Obésité
Autres actualités sur le même thème
-
RESTRICTION ALIMENTAIRE : Régimes yo-yo, risque cardio
Actualité publiée il y a 2 années 5 mois -
OSTÉOPÉNIE : La maladie des plus démunis ?
Actualité publiée il y a 4 années 4 mois -
MICROBIOTE et SANTÉ : Avaler sa dose quotidienne de microbes vivants ?
Actualité publiée il y a 4 années 1 semaine -
SEL et ALIMENTATION: Les initiatives en Santé publique sont-elles efficaces?
Actualité publiée il y a 8 années 3 moisLa consommation excessive de sel ou sodium est un facteur de risque reconnu d’hypertension artérielle, d’accident vasculaire cérébral, de maladie...