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OBÉSITÉ: Le flop des médicaments de perte de poids

Actualité publiée il y a 8 années 7 mois 1 semaine
ENDO 2016

En dépit des préconisations concernant l'utilisation de médicaments de perte de poids pour lutter contre l'obésité, très peu de patients, finalement, utilisent ou se voient prescrire cette option de traitement, selon ce rapport présenté à Réunion annuelle de l'Endocrine Society, à Boston. L’étude, menée aux Etats-Unis, montre en effet que si un américain sur 3 est atteint d’obésité, seul 1% a reçu une prescription de médicament de perte de poids.

Alors que l'épidémie d'obésité envahit la planète, la perte de poids est devenue un objectif de santé publique, car une voie incontestable d'amélioration de la santé pour les patients en surpoids. Mais au-delà de l'adoption de première intention d'un mode de vie sain, les médicaments de perte de poids et la chirurgie bariatrique sont-ils des compléments utiles ? Les experts américains de l'Endocrine Society l'ont récemment confirmé, par des directives de pratique clinique sur les médicaments de l'obésité. Ces directives concernent les 4 médicaments « anti-obésité » autorisés ces 2 dernières années par la Food and Drug Administration (FDA), soit la lorcasérine (Belviq®), phentermine / topiramate (Qsymia®), naltrexone / bupropion (Mysimba®/Contrave®) et liraglutide (Victoza®). Des médicaments, écrivent les experts, qui peuvent être utilisés en combinaison avec un régime alimentaire équilibré et la pratique de l'exercice pour perdre du poids, car « ils peuvent contribuer à maintenir un régime alimentaire sain en réduisant l'appétit. L'ajout d'un médicament à un programme de changement de mode de vie est susceptible de faciliter la perte de poids ».


Mais la pratique ne suit pas ces recommandations : les chercheurs de l'Université du Colorado ont analysé les données de prescription des médicaments de perte de poids chez plus de 2 millions de patients pour lesquels ce type de traitement pouvait être approprié. Leur analyse conclut,

· « qu'en dépit d'une large prise de conscience des médecins que traiter l'obésité est une priorité, seuls quelques patients se voient proposer cette option de traitement ».

· Le médicament le plus couramment prescrit est la phentermine (non autorisée en France), approuvée aux Etats-Unis par la FDA.

· Enfin, la majorité des prescriptions de médicaments de perte de poids est concentrée chez un tout petit nombre de prescripteurs.

Chirurgie plutôt que médicament : Il reste donc de nombreuses questions en suspens pour comprendre pourquoi les médecins et les patients ont un si faible recours aux médicaments de perte de poids. Une tendance qui semble s'ancrer, tout comme celle du recours à la chirurgie bariatrique qui, a contrario, connaît une hausse sans précédent. Les données scientifiques pour le coup « y sont probablement pour beaucoup » : alors que les promesses des médicaments se situent autour d'une perte d'environ 5% du poids corporel, la chirurgie bariatrique peut permettre des pertes de poids bien plus élevées et offrir des bénéfices collatéraux considérables, en particulier au plan métabolique. Reste que si la chirurgie est un traitement efficace, il est coûteux, comporte des risques et ne reste accessible qu'à un nombre limité de patients.


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