OBÉSITÉ: Manger sous le coup de l'émotion fait grossir
Manger sous le coup de l’émotion est associé à un risque de surpoids plus important. Un comportement fréquemment observé chez les femmes et chez les personnes suivant un régime amaigrissant. Ce nouveau résultat issu des données de la cohorte française NutriNet-Santé et publié dans l’édition du de l’American Journal of Clinical Nutrition illustre l’impact de « l’émotionalité alimentaire » sur le surpoids. Un « effet » qui existe aussi chez les hommes, mais dans une moindre mesure.
Le concept d'émotionalité alimentaire : L'étude montre que cette association émotion- prise de poids est particulièrement forte chez les femmes, surtout chez celles qui n'ont jamais fait de régime amaigrissant. Alors que l'influence des facteurs psychologiques sur le surpoids et l'obésité est de plus en plus reconnue, il y a encore peu de données disponibles sur l'émotionalité alimentaire et on ignore si son association avec la prise de poids est plus marquée dans certains groupes d'individus.
Sandrine Péneau qui fait partie de l'équipe de coordination de l'étude NutriNet-Santé a donc étudié le concept et son lien avec le surpoids, à partir des données de l'étude NutriNet-Santé portant sur 35.641 adultes français, interrogés par questionnaire sur leur propension à manger sous le coup d'émotions négatives, comme la solitude, la tristesse ou la déprime.
Les résultats montrent que,
· les femmes ont davantage tendance à manger sous le coup de l'émotion : 52% de femmes indiquent une forte émotionalité alimentaire, vs 20% chez les hommes.
· les personnes au régime ont davantage tendance à manger sous le coup de l'émotion : Une forte émotionalité alimentaire est constatée chez 58% des personnes ayant fait un régime dans le passé et de 71% des personnes au régime vs 35% chez les personnes n'ayant jamais fait de régime amaigrissant,
· manger sous le coup de l'émotion est associé à un risque accru de surpoids,
- le risque d'être en surpoids est 5 fois plus élevé chez les femmes n'ayant jamais fait de régime et déclarant manger fréquemment sous le coup de l'émotion vs celles pour qui cela n'est jamais le cas.
- Chez les femmes ayant fait un régime dans le passé, ce risque était 3 fois plus élevé,
- chez les femmes actuellement au régime, le risque était 2,6 fois élevé.
· Cette association entre émotionalité alimentaire et surpoids s'observe également chez les hommes avec peu de différence en fonction de la pratique ou non de régimes amaigrissants. Ainsi, le risque d'être en surpoids était environ 2 fois plus élevé chez les hommes déclarant manger fréquemment sous le coup de l'émotion.
Cette étude fournit ainsi un nouvel éclairage sur l'effet des facteurs psychologiques du surpoids. 7 femmes sur 10 au régime ont ainsi tendance à manger sous le coup de l'émotion et chez les femmes cette émotionalité est associée à un risque multiplié par 3 à 5 de surpoids…
L'étude NutriNet-Santé lancée en 2009 et coordonnée par l'Unité de Recherche en
Epidémiologie Nutritionnelle permet d'identifier les facteurs de risque ou de protection des maladies chroniques liées à la nutrition et ceux qui déterminent les choix alimentaires et l'état nutritionnel des populations. Elle s'appuie sur le recueil de données sur internet et recherche, au-delà de ses 244.000 Nutrinautes déjà inscrits, toujours de nouveaux participants volontaires sur son site.
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