OBÉSITÉ masculine: La féminisation des hommes en cause
Les hormones féminines pourraient-elles jouer un rôle clé dans l'épidémie d'obésité? Un déséquilibre des hormones sexuelles féminines chez les hommes de pays riches pourrait contribuer à des niveaux élevés d'obésité masculine, selon cette étude de l'Université d'Adélaïde. L’exposition aux perturbateurs endocriniens et à l’hormone œstrogène à travers certains aliments est à nouveau en cause, selon ces conclusions publiées dans la revue PLoS ONE.
Le professeur Maciej Henneberg, de sciences anthropologiques et d'anatomie et son étudiant en médecine, James Grantham ont rapproché les taux d'obésité chez les hommes et les femmes de différents pays du monde avec le produit intérieur brut (PIB) afin de déterminer l'impact de la richesse sur l'obésité. Ils constatent que si, majoritairement, les femmes des pays en développement ont des niveaux d'obésité bien plus élevés que les hommes, dans les pays riches il en est tout autrement.
« La prise de poids liée aux hormones se produit de façon plus significative chez les femmes que chez les hommes, et cela est très clair quand on regarde les taux d'obésité dans le monde en développement », explique J. Grantham. A contrario, dans les pays riches, les taux d'obésité sont bien plus proches entre les hommes et les femmes. Et dans certains pays occidentaux, l'obésité masculine est même supérieure à l'obésité féminine.
Xénoestrogènes et PVC : Selon ces chercheurs, l'explication ne réside donc pas uniquement dans des apports caloriques trop élevés mais aussi dans l'exposition à l'hormone œstrogène Les chercheurs rappellent que l'œstrogène est connu pour favoriser la prise de poids, principalement par l'inhibition de la thyroïde et de la modulation de l'hypothalamus. Ils citent notamment les aliments transformés à base de soja, très consommés dans certains pays comme les Etats-Unis, qui contiennent des xénoestrogènes, un groupe de substances chimiques présentes dans l'environnement. Ces produits pourraient contribuer à «féminiser» les hommes leur apportant une propension à suivre le modèle féminin de prise de poids.
Le chlorure de polyvinyle ou PVC est également mis à l'index, avec ses composés de type perturbateurs endocriniens. Toutes ces expositions, pourraient, selon les auteurs, entraîner des changements dans les œstrogènes mais aussi la testostérone chez les hommes. Des changements qui contribueraient à expliquer aussi la baisse de concentration en spermatozoïdeschez les hommes dans les pays développés.
De précédentes recherches avaient déjà montré le rôle des pertirbateurs dans l'obésité et le diabète, mais la piste de la «féminisation» des hommes dans la hausse de l'obésité est également à prendre en compte.
Source: PLoS ONE June 10, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0099776 The Estrogen Hypothesis of Obesity
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