OBÉSITÉ: Nos gènes peuvent-ils nous faire grossir?
2 gènes spécifiques auraient bien une part de responsabilité dans une prise de poids excessive. TAS2R38, un récepteur du goût amer et CD36, un récepteur « du gras » contribuent à expliquer la propension de chaque individu à apprécier les graisses alimentaires. C’est la conclusion principale de cette étude publiée dans l’édition de mars du Journal of Food Science, qui, en identifiant et en précisant le rôle de ces deux gènes, Les scientifiques suggèrent ainsi que ces deux gènes, en influant sur la perception des graisses seraient en cause dans le développement de l'obésité et poursuivent leurs recherches sur le rôle du génotypage dans la gestion du poids.
La plupart des scientifiques reconnaissent aujourd'hui que la texture de la graisse joue un rôle important dans la façon dont elle est perçue au goût, dans la bouche. Les auteurs donnent l'exemple d'une crème glacée qui sera qualifiée de riche, onctueuse et crémeuse. Certaines graisses peuvent aussi être détectées par l'odorat. Mais ce n'est que récemment que les scientifiques ont montré que la plupart des graisses ont un goût et que la perception de ce goût varie d'un individu à l'autre.
Les chercheurs ont donc choisi d'étudier le gène CD36 chargé de détecter le goût des acides gras dans la bouche. Leur étude a donc porté sur une communauté ethnique présentant une variation génétique réduisant cette capacité à détecter des associations liées à ce gène. Les chercheurs ont identifié les préférences en graisses et le statut du gène CD36 de 300 adultes afro-américains et ont ainsi identifié chez 21% des participants, un variant génétique de CD36 associé à une préférence plus marquée pour les matières grasses ajoutées et les huiles (vinaigrettes, huiles de cuisine).
Ensuite les chercheurs se sont concentrés sur le gène TAS2R38, le récepteur pour les composés de goût amer. Leurs résultats montrent que les non-consommateurs de ce type d'aliments ont des difficultés à « goûter » et identifier les graisses dans les aliments et par conséquent, ne pouvant faire la différence entre gras et non gras, ont tendance à consommer plus d'aliments riches en graisses. Ces non- consommateurs auraient des papilles gustatives en moins par rapport à leurs homologues, amateurs de goûts amers.
Ce type de résultats peut aussi être utile à l'industrie agro-alimentaire qui pourrait prendre en compte ces données de génotypage pour tester de nouveaux produits ou créer différents types d'aliments adaptés à certaines populations spécifiques…
Source: Journal of Food Science Volume 77, Issue 3, March 2012, Pages: S143–S147, first published online : 2 MAR 2012, DOI: 10.1111/j.1750-3841.2011.02585.x Genetic Influences on Oral Fat Perception and Preference, Mechanisms for Sensing Fat in Food in the Mouth* Are Free Fatty Acids Effective Taste Stimuli in Humans? (Visuel © uwimages - Fotolia.com) Accéder aux dernières actualités sur l'Obésité Lire aussi : OBÉSITÉ incontrôlée: Enfin une explication génétique! - Accéder à notre dossier Obésité de l'enfant (1/6) (Santé log Petite Enfance-) Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
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