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OBÉSITÉ :Ses facteurs émotionnels se développent dès l'âge de 7 ans

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 6 jours
European Congress on Obesity
L'obésité et les problèmes émotionnels qui peuvent la déclencher, dont les troubles de l’humeur et l'anxiété ont tendance à se développer particulièrement vers l’âge de 7 ans

L'obésité et les problèmes émotionnels qui peuvent la déclencher, dont les troubles de l’humeur et l'anxiété ont tendance à se développer particulièrement vers l’âge de 7 ans, conclut cette étude présentée à l’European Congress on Obesity (ECO, Glasgow).

 

Si l'étude, menée auprès d’un vaste échantillon n'a pas identifié les raisons pour lesquelles l'obésité et les troubles émotionnels se développent conjointement pendant l'enfance, elle suggère toute une série de facteurs susceptibles d'être impliqués. En synthèse, l’étude conclut que, quel que soit le statut socioéconomique, les filles et les garçons atteints d’obésité à l’âge de 7 ans encourent un risque plus élevé de troubles émotionnels dans les années qui suivent (vers l’âge de 11 ans), ce qui prédit un indice de masse corporelle élevé quelques années plus tard (vers l’âge de 14 ans).

 

« Les enfants présentant un IMC élevé subissent fréquemment une discrimination liée au poids de la part de leurs pairs et ressentent, en général, une faible estime de soi, ce qui contribue à augmenter les symptômes dépressifs au fil du temps, ce qui conduit à un risque encore accru d’obésité en raison d’une « alimentation plus émotionnelle » avec des apports caloriques plus élevés, de mauvaises habitudes alimentaires et une sédentarité prolongée », explique l’auteur principal, le Dr Charlotte Hardman de l’Université de Liverpool.

 

On sait que l’adolescence est une période de développement clé, en particulier pour l'obésité et les troubles émotionnels. On connait également l’association entre un statut socio-économique inférieur et l'obésité et une santé mentale plus fragile. Cette analyse basée sur des modèles statistiques d’évaluation des associations entre obésité et troubles émotionnels à partir des données de plus de 17.000 enfants nés entre 2000 et 2002 et participant à la Millennium Cohort Study confirme que :

  • les taux d'obésité et l’incidence des troubles émotionnels augmentent progressivement au cours de l'enfance et de l'adolescence ;
  • ici, près de 8% étaient obèses à 14 ans et 15% souffraient de troubles anxieux et de l’humeur ;
  • à l'adolescence, environ 20% des jeunes participants obèses présentent des niveaux élevés de détresse émotionnelle ;
  • l'obésité et les troubles émotionnels ont tendance à apparaître simultanément au milieu de l'enfance et à l'adolescence entre les âges de 7 et 14 ans- mais pas pendant la petite enfance (3 à 5 ans) ;
  • les filles présentent, en moyenne, un IMC et des symptômes émotionnels supérieurs à ceux des garçons entre les âges de 7 à 14 ans, mais la cooccurrence et le développement de l'obésité et des troubles émotionnels sont similaires chez les filles et les garçons ;
  • après prise en compte du statut socioéconomique, le lien entre l'IMC et les problèmes émotionnels est légèrement réduit, ce qui suggère qu’un faible niveau socioéconomique explique partiellement ce lien entre l'obésité et une mauvaise santé mentale.

 

 

Ce facteur socioéconomique commun au développement de l'obésité et à une plus mauvaise santé mentale peut s'expliquer par de nombreux facteurs, expliquent les chercheurs : les zones défavorisées sur le plan socioéconomique ont tendance à avoir un accès moindre à une bonne alimentation ainsi qu’aux espaces verts, ce qui peut contribuer à cette augmentation de l'obésité et des troubles émotionnels.

 

Globalement, dans un contexte de hausse des taux d'obésité et d’incidence des troubles émotionnels chez l'Enfant, comprendre les effets de leur cooccurrence est crucial en Santé publique, car les conséquences sont lourdes à l'âge adulte. Comprendre comment intervenir au mieux pour réduire ces 2 facteurs, puis développer des interventions précoces qui ciblent à la fois le poids et la santé mentale pourraient réduire ces conséquences négatives plus tard dans la vie.


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