OBÉSITÉ : Travailler sur ses composantes sociales et émotionnelles
Selon ces cardiologues du Croi Heart and Stroke Centre (Galway, Irlande) qui présentent leurs données à l’EuroHeartCare - ACNAP Congress 2021, les personnes atteintes d'obésité qui ont suivi un programme de changement de mode de vie personnalisé avec gestion des émotions et absence de discrimination, connaissent une amélioration de leur santé cardiovasculaire et mentale en 10 semaines seulement. Ces participants non seulement réussissent à perdre du poids et à abaisser leur pression artérielle, mais réduisent aussi leurs symptômes dépressifs et d'anxiété.
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Le surpoids et l'obésité sont deux conditions associées à un risque accru de décès de maladie cardiovasculaire. La perte de poids est recommandée pour réduire la tension artérielle, les lipides sanguins, le risque de diabète de type 2 et de maladie cardiaque.
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Cette équipe a développé programme communautaire de modification du mode de vie pour aider les personnes atteintes d'obésité. « L’axe du programme est aussi l'amélioration de la relation des gens avec la nourriture », explique l’auteur principal, ", a déclaré l'auteur principal, Mme Aisling Harris, diététicienne en cardiologie et en gestion du poids. « De nombreux participants ont essayé des régimes de restriction alimentaire stricts et conservent une anxiété vis-à -vis de certains aliments. Notre programme n’exclut aucun aliment, chaque patient définit ses propres objectifs et ses repas, qui sont revus chaque semaine.
« Notre approche est sans jugement, ce qui recrée la confiance et la relation aux autres »
Les chercheurs sont partis de l’hypothèse selon laquelle l'obésité s’aggrave aussi en raison de la discrimination et de la perte de confiance et d’estime de soi qui sont autant d’obstacles à la recherche d’aide, de traitement et de soutien, auprès de professionnels qualifiés. Ces facteurs entraînent « une alimentation émotionnelle » et un sentiment de gêne lorsqu’il s’agit de se remettre à l'exercice.
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Le principe ici est donc d’identifier préalablement les facteurs déclenchants chez chaque patient, de développer une stratégie d'adaptation alternative et personnalisée qui prend également en compte le travail, les activités, les responsabilités familiales, les facteurs de stress. Le programme est un programme de groupe et pour certains des participants venir aux réunions constitue parfois la seule occasion de contact social au cours de la semaine. Chacun partage ses expériences avec le groupe et soutient ses pairs.
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Le programme CLANN (Changing Lifestyle with Activity and Nutrition) qui dure 10 semaines, est ici testé chez 1.122 participants adressés, entre 2013 et 2019, par un service bariatrique spécialisé de l'hôpital universitaire de Galway. Le programme débute par une évaluation par une infirmière, un nutritionniste-diététicien et un kinésithérapeute, avec une mesure des différentes données de santé (poids, tension artérielle, cholestérol, glycémie, condition physique, anxiété, dépression… Des objectifs personnalisés et un plan de prise en charge sont ensuite convenus en accord avec le patient.
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Le programme comprend une session de 2,5 heures chaque semaine pendant 8 semaines. Les 30 premières minutes sont consacrées à l'établissement d'objectifs en face à face, puis l’heure suivante à une séance d’exercice dirigée par le kinésithérapeute, puis l’heure finale à une conférence d'une heure sur des mesures de prévention et de promotion de la santé ou ETP, sur des sujets tels que l'alimentation, la taille des portions, la lecture des étiquettes des aliments, la faim émotionnelle, la gestion du stress…Chaque participant a passé une évaluation finale à l’issue des 10 semaines de programme et leur santé mentale a été évaluée à l'aide de l'échelle Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). L’étude montre que :
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- A l’inclusion, l'indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 47,0 kg/m2 et 56,4 % des participants avaient un IMC supérieur à 45 kg/m2 ;
- 26,7 % des participants souffraient de diabète de type 2 et 31,4 % avaient connu des antécédents de dépression ;
- 78% des participants ont achevé le programme ;
- les scores d'anxiété et de dépression ont diminué respectivement de 1,5 et 2,2 points au cours du programme ;
- alors qu’à l’inclusion, 30% des participants avaient un score d'anxiété supérieur à 11, cette proportion est réduite à 19,9 % à la fin du programme ; idem pour la dépression, les proportions passent de 21,8 à 9,5 % ;
- la réduction moyenne du poids corporel atteint 2 kilos dans l'ensemble, 27,2 % des participants ayant perdu plus de 3 % de leur poids initial ;
- la proportion de participants pratiquant l’exercice aux niveaux recommandés a augmenté de 31 % ;
- des réductions significatives du cholestérol total, du cholestérol LDL et de la pression artérielle sont observées ;
- alors qu’à l’inclusion, 37,4 % des participants présentaient une hypertension, cette proportion est réduite à 31,1 % à 10 semaines ;
- chez les personnes atteintes de diabète de type 2, la proportion atteignant l'objectif glycémique recommandé est passée de 47,6 % à 57,4 %.
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« Près de 8 participants sur 10 ont terminé le programme et nous observons des améliorations dans tous les résultats, physiques et psychologiques. C’est la démonstration des avantages et de l’efficacité d’une prise en charge globale de l’obésité, y compris de ses composantes émotionnelles ».
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