OGM en UE: Un maïs transgénique cancérigène et mortel chez le rat
Une étude française démontrant, sur l’animal, les risques liés à la consommation de maïs OGM NK 603, provoque une réaction en chaîne dans les institutions de sécurité sanitaires françaises et bouscule les autorités européennes. Car, au-delà du NK 603 et de sa probable interdiction d’importation en Europe, c’est toute l'insuffisance de preuves concernant l’innocuité des produits transgéniques et des études préalables à l'autorisation de mise sur le marché européen qui est en cause.
Car l'étude en question menée sur 200 rats, nourris à hauteur de 11% de leur apport alimentaire de maïs transgénique résistant au Roundup, met en évidence le développement de tumeurs cancéreuses de grosse taille et un risque multiplié par 2 à 3 de décès prématuré. Chez les femelles, tous les rats nourris avec OGM sont morts prématurément et 2 à 3 plus fréquemment que les rats témoins. Les mêmes résultats ont été constatés sur 3 groupes de rats mâles nourris avec OGM. Les femelles ont développé de larges tumeurs mammaires et la thyroïde s'avère le second organe touché. Les auteurs suggèrent que les OGM ont entraîné un déséquilibre hormonal. Chez les mâles, des nécroses et lésions du foie ont été constatées avec une incidence multipliée par 2 à 5 par rapport aux rats témoins. Ces données publiées dans l'édition du 19 septembre de la revue Food and Chemical Toxicology appellent à de nouvelles études de long terme sur les effets toxiques des OGM.
En France, les risques sanitaires et alimentaires des aliments contenant des OGM, ou des produits qui en sont issus, sont évalués par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), en Europe par l'EFSA, l'équivalent européen. Or de précédentes évaluations de l'EFSA ont déjà été contestées, en particulier dans la revue International Journal of Biological Science qui, en 2009, publiait un article* mettant en cause la fiabilité des tests menés par l'EFSA sur les risques des OGM et des pesticides sur la santé.
Les conclusions de la nouvelle étude française ont donc fait l'objet d'une saisine immédiate de l'Anses et, en fonction de l'avis de l'Agence, et après transmission à l'EFSA, le Gouvernement pourrait demander aux autorités européennes de suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'UE du NK 603.
Mais au-delà du cas NK 603, l'analyse des risques devrait être fondée sur des données scientifiques suffisantes d'experts indépendants. L'auteur de l'étude, Gilles-Eric Séralini, Professeur de biologie à l'Université de Caen, expert des OGM, auxquels il a déjà consacré plusieurs ouvrages, avait déjà travaillé sur un autre maïs OGM, le MON810, que le Ministère de la santé n'avait pas « laissé passer » en France, malgré les décisions de la cour de justice de Luxembourg et du Conseil d'État, cassant l'interdiction de cultiver ce maïs GM produit par la firme Monsanto. Le précédent gouvernement avait alors déjà demandé la suspension des semis dans toute l'UE, à la Commission européenne.
Aujourd'hui, le gouvernement suggère l'insuffisance des études toxicologiques exigées par la règlementation communautaire en matière d'AMM de produits transgéniques et demande aux autorités européennes de renforcer l'évaluation des risques sanitaires et environnementaux, alors qu'une trentaine d'OGM alimentaires sont autorisés pour l'alimentation humaine et/ou animale, mais non autorisés pour la culture en UE, comme des sojas, maïs, colzas et cotons. Alors qu'une quinzaine de produits OGM pour la culture attendent leur homologation pour l'Europe, il est clair que ces nouvelles données vont bloquer toute prise de décision. Enfin, la Commission européenne vient de geler l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée à Monsanto pour le MON 810.
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