OMEGA 3: En suppléments, sans effet contre le déclin cognitif
Ce sont de nouveaux doutes sur les bénéfices cognitifs des suppléments en oméga-3 jetés par cette étude des National Institues of Health (NIH) qui conclut sans détour : aucun bénéfice. Cette conclusion, issue de l’analyse de données de 4.000 patients suivis durant plus de 5 ans, renvoie à d’autres études plus globales sur la composition globale du régime et les habitudes alimentaires.
Les omega-3, des acides gras présents dans les noix et dans les poissons gras ont déjà été chahutés sur leurs bénéfices cognitifs comme sur leurs bénéfices en prévention cardiaque. Certaines études suggèrent un effet de réduction de l'incidence du déclin cognitif et une amélioration de la mémoire chez les personnes âgées. Bref, les études sont contradictoires sur leur capacité de prévention contre le déclin cognitif et la démence, même si des voies d'influence des omega-3 sur le cerveau ont déjà été identifiées, comme la voie de la sérotonine (neurotransmetteur) ou plus directement leur impact sur la capacité du système immunitaire à effacer les plaques amyloïdes du cerveau.
Les chercheurs ont utilisé les données de l'étude Age-Related Eye Disease (AREDS), conçue pour étudier l'effet des suppléments nutritionnels pour prévenir la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Cette étude a notamment établi que de fortes doses quotidiennes de certains antioxydants et minéraux peuvent en effet contribuer à freiner la progression de la DMLA. Dans le cadre de la cohorte, l'équipe des NIH a regardé aussi les avantages des suppléments en oméga-3 chez 4.203 participants atteints de DMLA, âgés de 72 ans en moyenne et à 58% des femmes. Ces participants ont été répartis pour recevoir, soit un placebo, soit des omega-3 [acide docosahexaénoïque (DHA, 350 mg) et acide eicosapentaénoïque (650 mg), soit des suppléments de lutéine et de zéaxanthine (présents normalement dans les légumes verts à feuilles), soit enfin oméga-3 + lutéine et zéaxanthine.
Les participants ont passé des tests cognitifs au départ de l'étude puis 4 ans plus tard. L'analyse montre que :
· les scores cognitifs de chaque sous-groupe diminuent de manière similaire et logiquement au fil du temps,
· aucune des combinaisons de suppléments nutritionnels n'a entraîné de différence dans l'évolution de ces scores cognitifs.
3 limites peuvent être évoquées :
· La spécificité de l'échantillon, des patients atteints de DMLA,
· La durée de suivi, 4 ans, qui peut paraître légèrement insuffisante,
· La forme des omega-3 soit en supplémentation, qui peut jouer aussi sur les effets. En effet, l'étude ne démontre pas l'absence d'effet des omega-3 présents naturellement dans certains aliments et absorbés dans le cadre d'un régime alimentaire global.
Il reste donc à comprendre la relation entre les composants alimentaires et la maladie d'Alzheimer et le déclin cognitif et à mener d'autres recherches portant plus largement sur les apports en omega-3 dans le cadre d'un régime alimentaire global.
Néanmoins, ici, les chercheurs concluent : «Contrairement à la croyance générale, nous n'identifions pas l'intérêt d'une supplémentation en oméga-3 pour arrêter ou freiner le déclin cognitif ».
Source: JAMA August 25, 2015doi:10.1001/jama.2015.9677 Effect of Omega-3 Fatty Acids, Lutein/Zeaxanthin, or Other Nutrient Supplementation on Cognitive Function (Visuel@NEI)
Plus de 50 études sur les Omega-3
Lire aussi : CERVEAU: Vitamine D et oméga-3 contribuent à la fonction cognitive –
OMEGA 3: Un gros doute sur leurs bienfaits pour le cerveau –
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