OPIOÏDES et prise en charge de la douleur: Soulager sans créer de dépendance
Ces chercheurs de l’Université d'Adélaïde et du Colorado pensent que les essais cliniques pourraient commencer dès les prochains mois. Cette équipe internationale vient de montrer, avec l'identification d'un mécanisme clé du système immunitaire qui amplifie la dépendance aux opioïdes, qu’il est possible de soulager par opioïdes des douleurs intenses, en soins palliatifs par exemple, mais en bloquant l’addiction à la morphine. Cette étude, soutenue par le National Institute on Drug Abuse (NIDA-NIH) est publiée dans l’édition du 15 août du Journal of Neuroscience.
L'équipe de l'Université d'Adélaïde (UA) et de l'Université du Colorado menée par le Dr Mark Hutchinson de l'UA, montre, en laboratoire, que le médicament naloxone, un antagoniste d'un récepteur de la morphine, associé à la morphine par exemple, peut bloquer de manière sélective la réponse immunitaire à la dépendance. Cibler la réponse immunitaire du cerveau aux opioïdes : «Nos études montrent, de façon concluante, que nous pouvons bloquer la toxicomanie par le biais du système immunitaire du cerveau, sans cibler le « câblage » du cerveau», explique l'auteur principal de l'étude. « Le système nerveux central et le système immunitaire jouent tous deux un rôle important dans la création de la dépendance, mais nos études montrent qu'il suffit de bloquer la réponse immunitaire dans le cerveau pour éviter l'addiction aux opioïdes ».
Le récepteur TLR4, un amplificateur de la dépendance : L'équipe a centré sa recherche sur un récepteur immunitaire connu sous le nom Toll-like receptor 4 (TLR4) car les médicaments opioïdes comme la morphine et l'héroïne se lient à TLR4 d'une manière similaire à la réponse immunitaire normale aux bactéries. Alors que TLR4 était suspecté depuis quelques années de pouvoir être une cible clé de blocage de l'addiction, ce travail en apporte la preuve.
En ciblant TLR4, la naxolone - un médicament déjà connu et découvert dans les années 70- « éteint » automatiquement la dépendance, stoppe le besoin de prendre des opioïdes, supprime les comportements liés à la dépendance, et modifie la neurochimie du cerveau en stoppant la production de dopamine, qui est le composé chimique clé du processus de «récompense» de la drogue. La naloxone pourrait être co-formulée avec la morphine, afin de permettre une prise en charge efficace des douleurs sévères, mais sans créer de dépendance. Cela permettrait des avancées majeures en soins palliatifs avec de nouveaux médicaments capables de soulager de douleur intense.
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