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OPIOÏDES : L'exposition prénatale déclenche des effets neurologiques à vie

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 4 semaines
mSystems
L’exposition in utero du bébé aux opioïdes -pris par la mère durant sa grossesse- pourrait avoir des effets neurologiques graves pour l’enfant, plus tard dans la vie (Visuel Adobe Stock 279883568)

L’exposition in utero du bébé aux opioïdes -pris par la mère durant sa grossesse- pourrait avoir des effets neurologiques graves pour l’enfant, plus tard dans la vie, alerte cette équipe de l’University of Missouri Columbia. L'étude publiée dans la revue mSystems établit un lien entre l'exposition prénatale à l'oxycodone, un opioïde couramment consommé pendant la grossesse et des changements dans les bactéries intestinales de l’enfant.

 

Ainsi, l'exposition prénatale aux opioïdes peut déclencher des effets neurologiques et comportementaux à long terme plus tard dans la vie d’un enfant, ces effets étant médiés par le microbiome intestinal du fœtus en développement. L’auteur principal, Cheryl Rosenfeld, professeur au MU College of Veterinary Medicine et son équipe en font la démonstration ici chez la souris.

Encore une illustration de l'axe intestin-cerveau

L’étude : des différences sont observées entre le microbiote de souris adultes, exposées in utero à l'oxycodone, un opioïde couramment utilisé pour traiter la douleur, et le microbiote intestinal de souris jamais exposées à aucun opioïde. L’analyse du microbiote des deux groupes de souris à l'âge de 120 jours, révèle :

 

  • des perturbations importantes de l'équilibre naturel des communautés bactériennes dans les intestins des souris exposées à l'oxycodone in utero ;
  • ces changements apparaissent liés à des altérations des voies métaboliques, pouvant avoir un impact non seulement sur le métabolisme mais aussi sur la santé neurologique et comportementale à long terme.

Alors que les opioïdes sont de plus en plus prescrits aux femmes enceintes pour traiter la douleur, ces données suggèrent que

ce n'est pas seulement la mère qui est exposée, mais aussi le fœtus

et à un moment critique de son développement.

 

Enfin, les auteurs précisent que le microbiome intestinal des humains est très similaire au microbiome intestinal des souris, considéré par les scientifiques comme un modèle biomédical utile pour la recherche en médecine translationnelle et de précision.

Si des études longitudinales seront nécessaires chez l’Homme, alors que l’épidémie d'opioïdes fait rage, cette étude peut déjà sensibiliser les femmes enceintes ou en âge de concevoir à l’utilisation raisonnable de ces analgésiques.

 

« Pour ces enfants qui ont été exposés aux opioïdes in utero, il existe également un risque accru pour eux-mêmes de dépendance aux opioïdes. En identifiant ces expositions le plus tôt possible, des interventions peuvent être mises en œuvre.

Nous commençons à comprendre comment les changements dans le microbiote intestinal peuvent avoir un impact sur l'humeur et la santé mentale plus tard à l'âge adulte. Cette recherche nous aide à mieux comprendre l'axe intestin-cerveau, car il y a beaucoup de communication entre le cerveau, le système nerveux central, le système endocrinien, le système immunitaire et le microbiome intestinal".


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