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PALUDISME: Des agents anticancéreux efficaces contre le parasite

Actualité publiée il y a 13 années 6 mois 2 semaines
Inserm- Cellular Microbiology

Les inhibiteurs de kinases, une classe thérapeutique utilisée en chimiothérapie, dans le traitement des cancers, peut tuer également le parasite qui cause le paludisme et le priver de résistance. Cette découverte de chercheurs de l’Inserm publiée dans l’édition en ligne du 4 mars de la revue Cellular Microbiology permettrait de mettre en place rapidement une nouvelle stratégie pour combattre cette maladie mortelle et résistante.

Avec plus de 200 millions de cas de paludisme chaque année, le paludisme cause plus de 800.000 décès dans le monde, selon l'OMS. Transmis par les moustiques qui se reproduisent en eau libre et passent une grande partie de leur stade larvaire sur des champignons et des micro-organismes à la surface de l'eau. Le contrôle de la maladie reste difficile en raison de la capacité du parasite à développer rapidement une résistance aux antipaludiques: Le parasite (genre Plasmodium), transmis aux humains par les moustiques envahit le foie et les globules rouges et est capable de rester en sommeil puis de se soustraire et de résister aux médicaments antipaludiques.


Le parasite détourne une voie de signalisation cellulaire pour prospérer dans les cellules du foie: Pour communiquer entre elles et avec leur environnement, expliquent les chercheurs de l'inserm, les cellules utilisent différentes voies de signalisation. Des molécules informatives agissent comme des messagers pour les cellules et leur indiquent parfois d'ajuster leur activité aux besoins de l'organisme. Ces voies de signalisation cellulaires jouent aussi un rôle clé dans le développement et la survie des tumeurs. Le parasite parvient à détourner les voies de signalisation de la cellule humaine qu'il infecte.

L'efficacité des inhibiteurs de kinases: Ces voies de signalisation sont visées par une nouvelle classe d'agents de chimiothérapie, appelés inhibiteurs de kinases qui, parviennent aussi, constatent les chercheurs, à stopper l'évolution du parasite. En désactivant grâce à ces inhibiteurs une voie de signalisation fortement activée dans le cas du paludisme, le parasite ne parvient plus à proliférer et meurt. Ces agents seraient efficaces contre le paludisme, à la fois sur les cellules du foie et sur les globules rouges.

Priver le parasite de sa capacité de résistance: En ciblant la cellule-hôte et non le parasite lui-même, les inhibiteurs de kinases humaines privent le parasite de sa capacité de résistance. Plusieurs médicaments utilisés pour les chimiothérapies ciblent les inhibiteurs de kinases et sont déjà utilisés en pratique clinique.

Les auteurs de l'étude suggèrent donc d'évaluer la possibilité d'utiliser ces médicaments pour leurs propriétés antipaludiques, ce qui permettrait de réduire considérablement le temps et les coûts nécessaires pour mettre en pratique cette nouvelle stratégie de lutte contre le paludisme.