PAPA BLUES: Quand la dépression guette aussi les futurs pères
Cette étude de l’Université McGill confirme l'incidence de la dépression chez les futurs pères. Les conclusions, publiées dans l’American Journal of Men's Health montrent toute l’importance du dépistage et de la prévention de la dépression chez les hommes bientôt pères, aussi.
Les pères ne sont pas épargnés par la dépression postnatale, quelques études l'ont bien documenté : 10% des « jeunes » pères environ en seraient affectés. Avec, en plus, une augmentation de la sévérité des symptômes durant les premières années de paternité, les plus importantes dans la vie de l'enfant. C'est la preuve d'un investissement émotionnel tout aussi considérable du père à la naissance de l'enfant, ave, quand il y a dépression, des symptômes qui augmentent en moyenne de 68% au cours des 5 premières années de parentalité. Mais qu'en est-il avant la naissance ?
L'équipe canadienne a mené cette étude auprès de 622 hommes, futurs pères, suivis durant un an et demi. Les participants ont renseigné par questionnaire et au cours du troisième trimestre de grossesse de leur partenaire, différents facteurs, dont l'humeur dépressive, l'activité physique, la qualité du sommeil, le soutien social, la satisfaction conjugale, le stress financier et leurs données sociodémographiques.
Ø L'analyse montre que 13,3 % des participants présentent un taux élevé de symptômes dépressifs durant la grossesse de leur partenaire.
Des facteurs de dépression modifiables : C'est la bonne nouvelle de cette étude, il existe des « outils » pour aider les futurs pères à surmonter leurs difficultés. Et, en particulier, pour travailler sur la qualité et l'hygiène du sommeil qui apparaissent fortement liées au risque de dépression : plus de troubles du sommeil, c'est plus de vulnérabilité à la dépression.
Des signaux importants, car ils « peuvent s'aggraver après l'accouchement », confirme le Dr Da Costa, auteur principal de l'étude. On sait que la dépression prénatale est le principal prédicteur de dépression postnatale. Soutenir les pères avant la naissance et leur proposer l'accès à un « dépistage » prénatal des symptômes de dépression permettraient donc de réduire le risque ou la poursuite de la dépression en période postnatale. Il s'agit d'interpeler les professionnels de santé de la périnatalité et de les sensibiliser à la nécessité d'un premier dépistage, au cours des consultations prénatales.
Source: American Journal of Men's Health September 18, 2015 doi: 10.1177/1557988315606963 Dads Get Sad Too: Depressive Symptoms and Associated Factors in Expectant First-Time Fathers
Lire aussi : DÉPRESSION post partum: Elle touche les pères aussi –
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