PARADOXE de l’OBÉSITÉ : Un IMC élevé à l'enfance protège contre le cancer du sein
C’est un nouveau paradoxe de l’obésité, documenté lors du Congrès European Congress on Obesity (ECO) : un IMC plus élevé pendant l'enfance peut protéger les femmes contre le cancer du sein plus tard dans la vie, à la fois avant et après la ménopause, relève cette équipe de l'Hôpital de Bispebjerg et Frederiksberg (Copenhague). Alors que ce n’est pas la première étude à suggérer ce lien entre obésité et risque de cancer du sein, ces nouvelles données appellent à découvrir les mécanismes sous-jacents à ces associations.
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Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez les femmes et près de 20% des cas se développent chez des femmes âgées de moins de 50 ans. De précédentes recherches ont établi un lien entre l'augmentation de l'IMC chez les femmes adultes et un risque réduit de cancer du sein avant la ménopause, mais accru après la ménopause. Une étude récente a souligné un autre paradoxe, un IMC élevé est corrélé à un pronostic aggravé pour les patientes atteintes d'un cancer du sein précoce mais plutôt lié à une amélioration des taux de survie dans le cancer du sein avancé.
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L’analyse qui a porté sur les données de plus de 173.000 participantes mérite en effet des éclaircissements, car hors exception, les femmes qui prennent du poids après la ménopause ont un risque accru de cancer du sein post-ménopausique. « Nos résultats suggèrent qu'un IMC plus élevé pendant l'enfance peut réduire le risque de cancer du sein avant et après la ménopause. Cependant,
en aucun cas, la prise de poids ne devrait être considérée comme un moyen de prévenir le cancer du sein,
avertit l'auteur principal Dr Dorthe Pedersen.
Les chercheurs danois ont analysé les données de 173.373 femmes âgées de 25 à 91 ans et notamment les données de taille et de poids prises régulièrement lors des consultations de santé scolaire, entre les âges de 7 à 13 ans. Les cas de cancer du sein ont été identifiés avec le registre danois du cancer. Durant le suivi de 33 ans, 4.051 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein avant la ménopause (à 55 ans ou moins) et 5.942 femmes après la ménopause (après 55 ans). L’analyse révèle une association inverse entre l'IMC infantile et le risque de cancer du sein avant et après la ménopause :
le risque de cancer du sein diminue avec l'IMCÂ !
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A titre d’exemple, la comparaison de deux filles âgées de 7 ans ayant une différence d'IMC équivalant à 2,4 kg, montre que la fille ayant l'IMC le plus élevé présente un risque réduit de 7% de développer un cancer du sein pré-ménopausique et un risque réduit de 10% de cancer du sein post-ménopausique vs IMC inférieur.
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Il faudra encore comprendre les mécanismes sous-jacents à ce « paradoxe ». Car même si ces conclusions ne sont que des associations, de sorte que la relation de cause à effet n’est pas démontrée, elles illustrent à nouveau la relation très complexe entre l’IMC et le cancer du sein.
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