PARALYSIE: Une greffe de cellules olfactives restaure le mouvement chez le chien
Il s’appelle Jasper, c’était un chien atteint d’une grave lésion de la moelle épinière et grâce à ces chercheurs de l’Université de Cambridge, 6 mois après il « remarche ». « Nous ne pouvons pas arrêter de le siffler autour de la maison et il s’amuse même à suivre nos deux autres chiens », commente son heureux propriétaire (Voir vidéo). Cette étude, publiée dans la revue Brain, qui montre sur l’animal, qu'il est possible de restaurer des mouvements coordonnés après une paralysie ouvre une voie thérapeutique très prometteuse pour l’Homme, selon les chercheurs.
Cette prouesse est issue d'une collaboration entre l'école vétérinaire et le Centre de médecine régénérative de l'Université de Cambridge. Les scientifiques ont utilisé un type bien particulier de cellules pour régénérer la partie endommagée de la moelle épinière du chien. Il s'agit des cellules olfactives engainantes (COE) à la capacité unique à soutenir la croissance des fibres nerveuses (entre le nez et le cerveau). De précédentes études sur l'animal ont montré que les COE peuvent contribuer à régénérer les parties des cellules nerveuses qui transmettent les signaux (ou axones) et à former un pont entre les tissus de la moelle épinière endommagés et les tissus sains. Un essai de phase 1 sur l'Homme a déjà validé la sécurité du procédé.
Une autogreffe de COE sur le site de la lésion répare la moelle épinière : L'étude randomisée et menée en double aveugle devait évaluer l'efficacité de ce type de greffe pour réparer les lésions de la moelle épinière et contribuer à restaurer la fonction motrice. L'essai a été effectué sur des animaux blessés « dans la vraie vie » peu de temps après leur accident. 34 chiens avaient ainsi souffert d'une grave lésion de la moelle épinière. Douze mois ou plus après leur blessure, ils restaient incapables d'utiliser leurs pattes arrières pour marcher et incapables de ressentir des douleurs dans les membres postérieurs. Une partie de ces chiens a pu recevoir une autogreffe de COE sur le site de la lésion. L'autre groupe de chiens a reçu un placebo. Le groupe de chiens ayant reçu l'injection de COE ont présenté une amélioration considérable par rapport à l'autre groupe. Ces animaux précédemment paralysés sont parvenus à coordonner le mouvement des leurs membres postérieurs avec leurs pattes avant. Cela suggère un rétablissement de la « circulation » de messages neuronaux à travers la partie précédemment endommagée de la moelle épinière.
Des résultats passionnants parce qu'ils montrent pour la première fois que la transplantation de ce type de cellules directement dans la moelle épinière lésée peut apporter des améliorations significatives. Prometteurs, car les chercheurs se disent optimistes et convaincus d'être en mesure un jour, en partant de cette technique, de restaurer au moins une petite partie du mouvement chez les patients humains.
Sources: Medical Research Council et Cambridge University First randomised controlled trial to show spinal cord regeneration in dogs (Vignette COE PNAS)
Autres actualités sur le même thème
-
RECHERCHE 2012: Le projet ENCODE, vers une encyclopédie de notre ADN
Actualité publiée il y a 11 années 10 mois -
PUBERTÉ PRÉCOCE: Quand l'épigénétique prend le contrôle
Actualité publiée il y a 11 années 9 moisCette recherche de l’Oregon Health & Science University (OHSU) contribue à expliquer la puberté précoce chez les filles, en particulier par l’épigénétique... -
FRACTURE de l’ÉPAULE : Une orthèse de soutien soigne parfois aussi bien
Actualité publiée il y a 5 années 2 mois -
ADN: Un super génome de résilience aux maladies rares
Actualité publiée il y a 8 années 7 mois