PARENTALITÉ: C'est toujours le stress pour la mère et les joies pour le père
C’est avec ces résultats, une nouvelle critique des représentations sociales persistantes des rôles de la mère et du père, et d’une répartition toujours inégales des contraintes en défaveur de la mère. Cette étude de l'Université Cornell montre en effet que si les parents apprécient indifféremment, pères ou mères, le temps qu'ils passent avec leurs enfants, la parentalité apporte toujours une « grosse pression » plus spécifiquement aux mères. Un appel aux couples et à la société donc, documenté dans l’American Sociological Review, à repenser collectivement la parentalité.
L'analyse a porté sur les données des enquêtes American Time Use Surveys (2010, 2012 et 2013) d'emploi du temps type de 12.000 parents sur une journée de 24 heures. A chaque vague, les parents participants ont également renseigné leurs niveaux de bonheur, tristesse, stress, fatigue etc... Les chercheurs ont ensuite rapproché les activités partagées avec les enfants des données émotionnelles des parents.
Les mamans toujours « sous pression » : ces sociologues de l'Université Cornell montrent que les mamans passent toujours plus de temps avec leurs enfants et effectuent aussi les tâches les plus « lourdes », comme la garde « de base », la cuisine et le nettoyage, alors que les papas partagent des moments plus agréables avec leurs enfants, des moments exempts de stress comme le jeu ou autres loisirs.
Autre conclusion, déjà connue, de nombreuses mères assument « en solo » cette parentalité avec des effets connexes, comme l'insuffisance et la privation de sommeil, l'absence de temps libre personnel, de niveaux d'anxiété et de stress plus élevés et des niveaux inférieurs de bien-être.
L'agrément est du côté des papas : les pères partagent les activités « agréables ». « Jouer avec son enfant est une expérience particulièrement agréable et le jeu constitue une grande partie du temps passé par les pères avec leurs enfants ». Autre caractéristique du temps partagé par le père avec les enfants, c'est « du temps familial », en présence de la mère. Et le contraire n'est pas forcément vrai.
Ø Finalement, on retient un point de cette analyse : le bien-être parental semble basé sur de petits moments fortuits ou imprévisibles passés avec les enfants. Traîner sur le canapé ou aller faire un tour ou une petite course.
Les auteurs appellent, en conclusion, « nous tous » en tant que société à abandonner bon nombre de nos partis-pris sur les rôles de mère et le père. La maman et le papa devraient être « en interaction » et travailler ensemble à une parentalité plus équilibrée.
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