PARKINSON: Ce bénéfice sommeil qui améliore les symptômes
Certains patients parkinsoniens, soit près d’un sur 2, déclarent que leur fonction motrice est meilleure au réveil le matin, ce qui peut paraître surprenant, après une nuit sans médicament. Ce phénomène, connu sous le nom « bénéfice sommeil », vient d’être réexaminé par cette étude, publiée dans l’édition de juin du Journal of Parkinson's Disease.
L'étude a porté sur un large échantillon de patients atteints de la maladie de Parkinson (PD) et nous confirme que certains patients bénéficient du sommeil, de siestes durant l'après-midi, mais ne parvient pas à identifier les variables communes à ceux qui en bénéficient et ceux qui n'en bénéficient pas. « Si le sommeil peut apporter une amélioration objective, prouvée et comprise de la fonction motrice, cela pourrait avoir des avantages cliniques considérables», explique l'auteur principal, le Pr Sebastiaan Overeem, du Département de neurologie, de l'Institut du Cerveau Donders, de l'Université Radboud (Pays-Bas). Son étude a inclus 243 patients parkinsoniens qui ont rempli un questionnaire de dépistage global couvrant la gamme des symptômes moteurs et non moteurs survenant dans leur maladie de Parkinson. Les caractéristiques démographiques ont été analysées, de même que les symptômes dépressifs et la qualité de la vie. Le « bénéfice sommeil » a été défini comme une nette diminution des symptômes parkinsoniens après une période de sommeil. L'étude a pris en compte le sommeil nocturne, ainsi que les siestes.
46,9% des patients éprouvent ce « bénéfice sommeil ». Mais les chercheurs ne peuvent identifier de spécificités démographiques et cliniques, dont l'âge de début et la durée de la maladie, ou encore le type de traitement, entre ceux qui éprouvent, ou non, ce bénéfice sommeil. Aucune différence n'est identifiée non plus dans la dépression, la qualité de vie, les scores de mémoire, la fatigue, ou l'apathie.
L'étude révèle que ce bénéfice sommeil vaut aussi pour les siestes. Parmi ces dormeurs diurnes, 46% n'éprouvent pas ce bénéfice sommeil avec les siestes, 20,4% l'éprouvent sommeil après un sommeil nocturne et des siestes, 20,4% l'éprouvent après le sommeil nocturne et sans siste, et 13,3% des patients seulement après une sieste durant la journée. « Il serait tentant d'envisager la sieste comme partie prenante de la thérapeutique», note le Dr Overeem.
Certes, ces résultats sont basés sur le jugement subjectif du patient et peuvent être sujets à mauvaise interprétation et d'autres études qui quantifieraient de manière objectif le bénéfice moteur sont à envisager.
Plusieurs explications du bénéfice sommeil ont été suggérées : l'impact du sommeil sur la fonction dopaminergique, ou encore un meilleur respect des rythmes circadiens. Cependant, la survenue de ce bénéfice après les siestes diurnes suggère un rôle spécifique du sommeil dans la maladie de Parkinson. «Une étude plus approfondie permettant d'identifier les déterminants et les mécanismes sous-jacents du bénéfice sommeil et les patients les plus susceptibles d'en bénéficier semble nécessaire ».
Source: Journal of Parkinson's Disease 10.3233/JPD-2012-12087 Sleep Benefit in Parkinson's Disease: Time to Revive an Enigma?
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