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PERTE AUDITIVE : Avant 50 ans, un signe de risque de dépendance aux substances ?

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 6 heures
American Journal of Preventive Medicine
Les problèmes de drogues, d’alcool et de dépendance aux opioïdes sur prescription, sont 2 fois plus fréquents chez les adultes jeunes et d'âge moyen malentendants

Cette étude, nationale, présentée dans l’American Journal of Preventive Medicine montre que les problèmes de drogues, d’alcool et de dépendance aux opioïdes sur prescription, sont 2 fois plus fréquents chez les adultes jeunes et d'âge moyen malentendants que chez le même groupe d’âge mais exempt de troubles de l’audition. L’équipe de l’Université du Michigan apporte ainsi aux médecins un indice pour rechercher chez leurs patients encore jeunes des problèmes de drogue et d'alcool mais suggère aussi qu’une communication médecin-patient plus difficile lorsque le patient est malentendant, peut parfois inciter le médecin à prescrire plus systématiquement des médicaments opioïdes.

 

Ces résultats sont donc complexes à interpréter : la consommation de drogues ou d’alcool induit-elle une perte auditive ou ces dépendances -en particulier aux opioïdes- sont-elles liées à un accès plus limité aux soins et à une communication plus difficile des patients souffrant de perte auditive avec leur médecin ? L’auteur principal, le Dr Michael McKee, directeur de la clinique des malentendants de la Michigan Medicine, a lancé cette recherche après avoir constaté qu’un nombre non négligeable de ses patients plus jeunes étaient également atteints de troubles liés à l'usage de substances.

 

Cette analyse des données de 86.186 adultes ayant participé à une enquête nationale sur l'usage de drogues, révèle en effet que :

  • Au total, 5% des participants déclarent souffrir d'une perte auditive sévère ou de surdité ;
  • ce taux est variable de 1,5% chez les moins de 35 ans à 2,2% chez les participants âgés de 35 à 49 ans à 9,4% chez les plus de 50 ans ;
  • les adultes de moins de 50 ans déficients auditifs sont plus susceptibles de présenter une dépendance aux substances -dont l’alcool- alors que les plus de 50 ans déficients auditifs ne diffèrent pas en prévalence de la toxicomanie ;
  • les adultes de moins de 35 ans ayant une perte auditive sont 2,5 fois plus susceptibles de souffrir d'un trouble de l'usage des opioïdes (sur ordonnance) ;
  • les adultes âgés de 35 à 49 ans ayant une perte auditive sont presque 2 fois plus susceptibles de présenter des troubles liés à la fois aux opioïdes sur ordonnance et à l’alcool.

 

Enfin, ce constat vaut même après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont les autres résultats de santé mentale, la situation socio-économique et le niveau d’études.

 

« La perte d'audition est liée à toute une variété de problèmes de santé, dont de santé mentale et physique, qui peuvent exposer ces personnes à différentes formes de douleur. En outre, l’effet de marginalisation et d'isolement social induit par la perte auditive, peut aussi expliquer des taux plus élevés de troubles liés à l'usage de substances ». Le taux plus élevé de troubles de la consommation d'opioïdes pourrait résulter d'un taux de prescription plus élevé de ces opioïdes pour traiter rapidement les symptômes de douleur, en dépit des problèmes de communication avec ces patients malentendants. « Il peut être plus facile de rédiger une ordonnance plutôt que d'engager une communication patient-médecin qui peut s’avérer complexe ».

 

Les professionnels de santé devraient être plus sensibles aux problèmes de communication et de prescription possibles avec les patients malentendants, afin de réduire le risque de troubles liés à l'utilisation des opioïdes sur ordonnance observés. « Nous devons engager un dialogue pour explorer la source des symptômes de douleur plutôt que de simplement prescrire des médicaments qui peuvent entraîner une dépendance ».


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