PÉTITION ANTI-VACCINS: 5 contre-arguments d'un ami des Bébés et des Parents
Le Dr Marc Pilliot répond en 5 points à la pétition « anti-vaccins » lancée par le Pr Joyeux. Cette pétition s’oppose à l’obligation, avec la pénurie de vaccins tétravalents et pentavalents, de recourir au vaccin combiné hexavalent, Infanrix Hexa, Infanrix Hexa pour protéger les enfants contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Le Dr Pilliot rappelle les bénéfices individuels et collectifs de la vaccination.
1. Beaucoup de promoteurs anti‐vaccins ont du mal à mettre à jour leurs théories scientifiques. A titre d'exemple, quand la polémique sur le vaccin contre l'hépatite B a commencé, la plupart des médecins ont arrêté de conseiller ce vaccin (principe de précaution). Plusieurs années plus tard, la preuve étant faite qu'il n'y a pas de causalité entre le vaccin et la Sclérose en Plaques, la plupart des médecins ont pu revoir leur pratique et reconsidérer les conseils à donner aux parents (sauf ceux qui ne mettent pas à jour leurs connaissances avec des formations continues).
2. Les études anti‐vaccins manquent souvent de transparence. En France, une équipe cherche à tout prix à valider son hypothèse d'une maladie musculaire provoquée par l'aluminium : c'est la seule équipe au monde à croire à cette hypothèse et, ce qui est gênant, elle n'accepte aucun contrôle externe de ses lames d'histologie. Dans d'autres équipes à travers le monde, à plusieurs reprises, l'analyse plus approfondie des biopsies musculaires a permis de découvrir une maladie musculaire congénitale connue.
3. Certaines études anti‐vaccins peuvent même être d'une grande malhonnêteté intellectuelle. A titre d'exemple, le lien entre la vaccination ROR et l'autisme a été évoqué dans une étude parue en 1998 dans le Lancet. Aucun autre chercheur dans le monde n'a pu retrouver ce type de résultat. En fait, cette étude s'est révélée être un « trucage » élaboré, financé et commandité par des avocats représentant un lobby anti‐vaccin. Malgré cette condamnation, certains blogs continuent d'utiliser cet article dans leur argumentation.
4. Certains conflits d'intérêts sont troublants. La pétition du Pr Joyeux est hébergée sur le site d'une officine belge (l'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle) qui promeut des « produits naturels » et qui diffuse régulièrement des pétitions, parfois la même d'une année à l'autre : est‐ce un moyen « d'aspirer » les données personnelles des pétitionnaires pour les transformer en clients potentiels pour la vente en ligne de thérapies alternatives ? On retrouve en effet des directeurs de trois laboratoires commerciaux dans le comité scientifique et dans celui d'éthique !!!
5. Les anti‐vaccins mettent toujours en avant des familles détruites par de graves maladies peut‐être provoquées par des vaccins. Bien sûr, quelle que soit la cause de ces maladies (vaccins ou pas), ces familles ont besoin d'être entendues et soutenues. Mais regardons aussi de l'autre côté : ces familles détruites par la mort d'un nourrisson de 1mois ½ atteint par la coqueluche, ou par cet enfant de 9 mois ayant de graves séquelles neurologiques provoquées par une méningite à hémophilus B, ou encore par cet enfant de 10 ans, brillant à l'école, dont le cerveau se détruit petit à petit 5 à 6 ans après avoir contracté une vraie rougeole. Et puis pensons à cette famille marquée à vie par leur enfant atteint d'une rubéole congénitale (20.000 cas/an avant le vaccin ; 4 cas en 1997). Ces familles‐là sont isolées dans la souffrance et n'osent pas s'exprimer tellement elles peuvent se sentir coupables de ne pas avoir fait les vaccins.
Les bénéfices de la vaccination sont individuels, mais aussi collectifs. Le vacciné est généralement bien protégé, mais il est aussi non‐contagieux : ainsi, il ne participe pas au développement d'une épidémie. Du temps de Pasteur, la population l'avait bien compris et réclamait que les vaccins soient largement diffusés : c'est ainsi qu'est née l'industrie de fabrication des vaccins avec des règles de production de plus en plus pointues et de plus en plus exigeantes. Actuellement, en raison de la diffusion mondiale des vaccins, un labo est sûr de faire faillite s'il n'est pas assez rigoureux. Certes, l'amélioration de l'hygiène et l'accès à l'eau potable ont permis de grands progrès de santé, mais cela ne suffit pas pour se protéger des épidémies. Le jour où on aura trouvé un vaccin contre le paludisme, par exemple, ce sera certainement un grand progrès pour l'humanité.
Auteur: Dr Marc PILLIOT ‐ Pédiatre
Président de la COFAM de 2003 à 2011 (Coordination Française pour l'Allait. Maternel)
Co‐fondateur de IHAB France (Initiative Hôpital Ami des Bébés en France)
Membre de la CNNSE (Commission Nationale de la Naissance et de la Santé de l'Enfant)
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