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PHAGOTHÉRAPIE: Efficace contre Klebsiella pneumoniae pharmacorésistante

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 1 semaine
mBio
La bactérie K. pneumoniae ST258 fait partie de la liste des bactéries les plus résistantes, selon les CDC américains (Visuel NIAID)

La phagothérapie, une technique médicale pratiquée depuis environ un siècle, n’est encore étayée que par peu de preuves cliniques et les quelques études sur le sujet ont abouti à des résultats mitigés. Ici, ces scientifiques des National Institutes of Health notent cependant que les phages sont d'un grand intérêt, en regard notamment du manque d'options alternatives pour lutter contre les infections pharmacorésistantes. Dans cette étude, la bactérie Klebsiella pneumoniae qui fournit un bel exemple de résistance bactérienne même contre les combinaisons de médicaments les plus récentes, responsable de graves infections hospitalières ne parvient pas à résister à deux phagothérapies. Ces nouvelles données, publiées dans la revue mBio engagent à poursuivre les recherches sur l’utilisation de virus au lieu d'antibiotiques dans la lutte contre les infections résistantes.

 

La phagothérapie qui utilise des virus « phages » peut en effet être une stratégie prometteuse, comme le montrent ces expériences menées avec 2 virus bactériophages différents, dans l’objectif de traiter une souris modèle d’infection à Klebsiella pneumoniae multirésistante de type 258 (ST258). La bactérie K. pneumoniae ST258 fait partie de la liste des bactéries les plus résistantes, selon les CDC américains.

Attention à la résistance anti-phages !

La recherche menée aux Rocky Mountain Laboratories du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH) a consisté à traiter, précisément, les souris modèle avec soit un phage P1, soit le phage P2, soit une combinaison des deux, ces bactériophages ayant été injectés à des moments différents après l'infection. Les scientifiques avaient isolé les phages (Caudovirales) P1 et P2 en 2017 des eaux usées, et avaient démontré leur capacité à infecter naturellement les bactéries.

  • Chacun des 3 schémas thérapeutiques expérimentaux a permis aux souris de se remettre de l’ nfection à ST258 ;
  • la dose de phage fournie apparaît moins déterminante pour la récupération que le moment de l’administration ;
  • c’est l’injection 1 heure après l'infection qui permet la récupération la plus complète ;
  • les traitements par phages ont considérablement réduit le nombre de bactéries ;

« seul petit problème »,

les bactéries ST258 récupérées dans les échantillons de sang et de tissu de souris traitées par phagothérapie avaient déjà commencé à développer une résistance aux phages…

 

Mais ce n’est qu’une première étape dans l'évaluation de l'utilisation de la phagothérapie pour le traitement de l'infection sévère à K. pneumoniae ST258 chez l'Homme. D’autres études vont suivre, et tester la phagothérapie contre d’autres bactéries pharmacorésistantes.


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