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PHTALATES, BPA: L'exposition ménagère menace aussi votre thyroïde

Actualité publiée il y a 13 années 4 mois 7 heures
Environmental Health Perspectives

Le lien entre les produits chimiques, phtalates, bisphénol A (BPA) et les niveaux d'hormone thyroïdienne a été confirmé par l'Université du Michigan dans cette étude sur l’impact “domestique” de ces substances chimiques sur la fonction thyroïdienne chez les humains. Ces conclusions sont publiées dans l’édition du 11 juillet de la revue Environmental Health Perspectives.

Cette étude qui portait principalement sur des adultes souligne la nécessité de davantage de recherches sur les adultes, d'une part parce que les phtalates et le BPA sont des composés chimiques présents dans des solvants, des plastiques alimentaires et des produits ménagers courants, donc l'exposition à ces substances est domestique et quotidienne et leurs effets sur la thyroïde sont partuculièrement sensibles pour les femmes enceintes et les enfants car, durant leur développement, les enfants peuvent être particulièrement vulnérables aux perturbations dans les niveaux d'hormones thyroïdiennes liées à ces expositions. Par ailleurs, les auteurs rappellent que les hormones thyroïdiennes jouent un rôle important dans de nombreuses fonctions du corps, de la reproduction au métabolisme en passant par l'équilibre énergétique.


Menée sur les données de l'US National de Santé et de Nutrition Examination Survey (NHANES), cette recherche compare les métabolites urinaires et les niveaux d'hormones de la thyroïde pour 1.346 adultes et 329 adolescents.

Elle montre que

- de manière générale, une plus grande concentration de phtalates et BPA urinaires est associée à une plus forte incidence sur les mesures de l'hormone thyroïdienne,

- la relation est inverse entre les marqueurs urinaires de l'exposition et les niveaux de l'hormone thyroïdienne, signifiant que l'augmentation des métabolites urinaires est liée à une diminution de certains taux sériques d'hormones thyroïdiennes,

- que la plus forte relation entre les perturbations de la thyroïde est liée au DEHP (Bis(2-ethylhexyl)phthalate), un phtalate couramment utilisé comme plastifiant et que l'exposition primaire au DEHP est alimentaire. Les échantillons d'urine les 20% plus élevés en DEHP ont été associés à une diminution de 10% de certaines hormones thyroïdiennes par rapport aux échantillons d'urine les 20% les moins élevés. Le Dr. Howie Meeker, auteur de l'étude précise: “Si cela être une différence négligeable, comme elle porte sur l'esemble de la population exposée, les effets de l'exposition ne sont pas négligeables en termes de Santé publique”.

- Un autre phtalate, le DBP (phtalate de Dynutil), un “plastifiant” également utilisé dans les solvants et les produits de soins personnels a été étudié mais sans pouvoir identifier de relation significative entre l'exposition et les mesures des hormones de la thyroïde.

L'auteur précise aussi les limites de son étude: Les échantillons d'urine et de sérum ont été recueillis sur un seul point dans le temps et non sur un suivi des participants au fil du temps et souligne donc la nécessité de poursuivre les recherches.