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PLAN de Lutte contre le SIDA: Un bilan mi-parcours bien mitigé

Actualité publiée il y a 10 années 9 mois 4 semaines
CNS

Des résultats jugés inégaux ou méconnus, dans un contexte de mise en oeuvre peu favorable, c’est un avis mitigé que publie aujourd’hui le Conseil national du sida (CNS) sur le bilan à mi-parcours du plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST en France métropolitaine. Le CNS propose ici, aux pouvoirs publics notamment, 10 recommandations opérationnelles, pour améliorer la gouvernance et la réalisation du Plan.


Bien qu'accueilli à l'origine comme un Plan ambitieux, avec parmi ses objectifs, la réduction de 50% de l'incidence de l'infection par le VIH et la réduction de 50% de la proportion de personnes découvrant leur séropositivité VIH au stade sida, déroulé dans un contexte ici jugé « peu favorable », le Plan ne semble pas faire ses preuves pour le CNS qui décrit ses résultats à mi-parcours, en termes d'impact et de réalisation des actions, comme « inégaux ou méconnus ». Ainsi, le CNS relève,

· Un nombre estimé de découvertes de séropositivité à VIH stable, entre 2007 et 2012,

· la progression des autres IST chez les HSH au cours des dernières années,

· l'augmentation des comportements sexuels à risque chez ce groupe de population.

· la réduction de la proportion de personnes découvrant leur séropositivité à VIH au stade sida a certes diminué de 2003 à 2007 (Voir schéma ci-contre) mais pas ensuite,

· en 2012, 28% des découvertes de séropositivité restent très tardives,

· enfin, chez les personnes hétérosexuelles, le taux de découvertes précoces ne progresse plus.

· L'incidence de la syphilis est en hausse, ces 3 dernières années,

· tout comme celle des infections à gonocoque depuis une dizaine d'année,

· tout comme une augmentation du nombre d'infections urogénitales et/ou rectales à Chlamydiae depuis 2006.

Une vision partielle de la mise en œuvre : L'accès aux données d'évaluation du Plan n'est pas toujours possible, note le CNS qui « discute » le bilan présenté en décembre dernier, par la DGS. Alors que la DGS estime que 21 actions sur 36 ont été réalisées, le CNS note que les données fournies n'apportent qu'une vision partielle de la mise en œuvre du plan. Il regrette l'absence de hiérarchisation entre des actions et fait état de difficultés voire d'impossibilité d'accès à l'information sur la réalisation des actions.

Par ailleurs, la mise en œuvre du plan qui a coïncidé avec la mise en place des établissements publics que sont les ARS et une baisse générale des financements alloués aux organisations pilotes et aux a suivi une dynamique qualifiée de « relative » et inégale selon les axes d'intervention et les destinataires, y compris, précise le CNS, lorsqu'elles ont été menées auprès des jeunes.

Enfin, si le plan VIH/IST relève des plans de santé publique et de 6 autres plans, les modalités de l'articulation entre ces différents plans restent très imprécises.

10 recommandations pour améliorer la gouvernance et la réalisation du Plan :

1. Promouvoir les stratégies de prévention auprès des personnes les plus exposées

2. Renforcer l'appui aux associations communautaires en charge

3. Ajuster les stratégies nationales de dépistage généralisé et ciblé

4. Promouvoir une offre en santé sexuelle

5. Favoriser l'évolution des dispositifs de droit commun requis par le plan

6. Prioriser et affiner les indicateurs de suivi du plan

7. Accroître la transparence des interventions de l'État

8. Renforcer le pilotage public du plan aux échelons national et régional

9. Renforcer la mission de coordination des COREVIH (Coordination Régionale de Lutte contre l'infection à VIH) en lien avec les ARS

10. Renforcer le portage politique du plan.


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