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POLITIQUE VACCINALE: Des résultats médiocres, selon la Cour des Comptes

Actualité publiée il y a 11 années 7 mois 6 jours
Cour des Comptes

Face à une réticence de plus en plus prononcée « à se faire vacciner », ce rapport sur la politique vaccinale de la France, publié par la Cour des comptes, le 19 février 2013, propose plusieurs voies pour améliorer la couverture vaccinale, en fonction des vraies priorités de Santé publique. Mieux mesurer les couvertures, mieux expliquer le calendrier, rembourser à dessein et mieux communiquer, c’est un véritable chantier de réhabilitation de la vaccination, ouvert ici pour le gouvernement.

Pourtant protection individuelle et collective, la vaccination est l'objet de polémiques, depuis la pandémie H1N1 de 2009, en raison d'un risque jugé assez faible en cas de non-vaccination et d'éventuels effets indésirables, voire d'une nocivité des vaccins. Un objectif de couverture vaccinale loin d'être atteint : L'objectif de couverture de 95 % de la population générale sur les maladies à couverture vaccinale n'a été que partiellement évaluable et lorsqu'évaluable, n'a été que partiellement atteint, en particulier chez les enfants de 2 et 6 ans. La Cour rappelle le très faible taux de vaccination contre l'hépatite B et l'insuffisance de la vaccination ROR qui a entraîné, en France, 3 grandes vagues d'épidémie de rougeole. Conséquence, la France cumule aujourd'hui 15% de l'incidence européenne de la rougeole. Concernant la grippe, pour laquelle les couvertures vaccinales sont mieux connues, non seulement le taux reste inférieur à l'objectif cible de 75% dans tous les groupes cibles mais il dépasse à peine 22% (cf dernier Point Grippe InVS du 19/02/13) chez les professionnels de santé (de collectivités de personnes âgées). Mieux renseigner les taux de couvertures par vaccin et groupe de patients, exige la mise en place d'un carnet de vaccination électronique, recommande la Cour des Comptes.


Un calendrier vaccinal à clarifier : Au-delà de la surveillance épidémiologique qui mesure l'efficacité de la vaccination et permet d'adapter les stratégies de vaccination, la pharmacovigilance des vaccins, particulièrement sensible dans l'opinion est ici jugée satisfaisante. Mais le processus d'établissement du calendrier vaccinal, qui va prendre en compte l'arrivée de nouveaux vaccins et de nouvelles recommandations, manque de clarté. Les recommandations elles-mêmes, entre vaccinations obligatoires et vaccinations recommandées induisent le doute.

Les conditions de prise en charge doivent être revues : Car elles peuvent tout d'abord moduler l'incitation aux différentes vaccinations en fonction des stratégies de prévention à mettre en œuvre en priorité. Les vaccins recommandés pris en charge à 65 % ont un intérêt variable pour la santé publique et représentent une dépense de 400 M€. En synthèse, il conviendrait de moduler les taux de prise en charge en fonction des priorités de santé publique. Les procédures de fixation de prix des vaccins devraient être elles-mêmes revues en fonction d'évaluations médico-économiques de leur apport.

Une inégalité croissante d'accès à la vaccination : Les populations défavorisées, les adolescents et les habitants de certaines zones géographiques ont un accès moindre à la vaccination, car un contact moindre avec les médecins libéraux qui réalisent 80 % à 90 % des actes. La Cour suggère ici d'habiliter les centres d'examen de santé de la CNAMTS à effectuer des vaccinations et de généraliser les vaccinations en milieu scolaire.

La communication est à revoir : Pérenniser la communication gouvernementale (Inpes) sur le web constituerait un progrès et une source d'efficacité en favorisant la capitalisation d'une audience aujourd'hui éparpillée entre de multiples mini-sites événementiels. Et si la Cour n'envisage pas de faire facilement l'économie d'une mobilisation des ressources des laboratoires pharmaceutiques, qui contribuent à l'information sur les vaccins, elle réitère sa recommandation de renforcement du contrôle des messages publicitaires afin de vérifier leur conformité avec les recommandations vaccinales.


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