POLLUTION: Jusqu'Ã 52% d'hospitalisations en plus pour insuffisance cardiaque
Alors que l'exposition à la pollution atmosphérique a déjà été liée à l'infarctus du myocarde, cette méta-analyse écossaise montre son association étroite avec l’hospitalisation et la mortalité liées à l'insuffisance cardiaque. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 10 juillet du Lancet, appellent les politiques à considérer –ou reconsidérer- la pollution atmosphérique comme un objectif clé de la politique de santé mondiale.
Alors que l'insuffisance cardiaque affecte plus de 20 millions de personnes dans le monde dont plus d'une personne âgée de plus de 65 ans sur 10, et que la pollution est responsable, selon l'OMS, de plus d'un million de décès prématurés chaque année, il était important d'étudier cette association entre pollution et insuffisance cardiaque.
Les chercheurs de l'Université d'Edimbourg et de la Public Health Foundation of India ont identifié, à partir de 5 bases de données, 1.146 articles portant sur l'association entre l'augmentation quotidienne de l'exposition aux gaz polluants (monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote, ozone) et aux particules (PM2.5 : diamètre <2,5 μm et PM10 :<10 μm) et les hospitalisations ou le décès pour insuffisance cardiaque.
Leur analyse montre que :
L'exposition au monoxyde de carbone, le polluant le plus largement étudié est liée à une augmentation des hospitalisations liées à l'insuffisance cardiaque, tout comme l'exposition aux particules. Précisément, l'hospitalisation ou le décès pour insuffisance cardiaque sont associés à une augmentation
· du monoxyde de carbone : de 3 à 52% pour une concentration de 1 ppm (1partie par million)
· du dioxyde de soufre : de 2 à 36% pour 10 ppb (parties par milliard)
· du dioxyde d'azote : de 1 à 70% pour 10 ppb
· ce n'est pas le cas de l'ozone
L'augmentation de la concentration de particules est également associée à l'hospitalisation ou le décès pour insuffisance cardiaque :
· PM2.5 : de 2 à 12% pour μg/m3
· PM10 : de 1 à 63% pour 10 μg/m3
Les associations les plus fortes sont observées le jour-même de l'exposition, en particulier chez les personnes déjà fragiles, avec des effets plus persistants pour les particules fines.
Rien qu'aux Etats-Unis, concluent les chercheurs, une réduction de 3,9 μg /m3 de PM2.5 permettrait d'éviter près de 8.000 hospitalisations pour insuffisance cardiaque et d'économiser plu de 300 millions de dollars.
Source: The Lancet 10 July 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)60898-3 Global association of air pollution and heart failure: a systematic review and meta-analysis (Vignette Fotolia)
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