POLLUTION: Le smog facteur déclenchant d'AVC
S’il est invraisemblable que la pollution de l'air à elle seule puisse provoquer un AVC chez un individu en bonne santé, on sait néanmoins que l’exposition à long terme à la pollution de l'air nous expose à un risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral (AVC) en accélérant l'athérosclérose, ou le «durcissement des artères». Cette étude révèle qu’une augmentation subite de la pollution peut être un facteur déclenchant d’AVC chez les personnes présentant des facteurs de risque préexistants comme l'obésité et l'athérosclérose. Les conclusions, présentées dans le British Medical Journal, confirment en effet l’association de l’AVC, même avec de brefs pics de pollution.
C'est ici un examen de la littérature internationale sur le sujet, soit, au total 2.748 articles, puis une méta-analyse de 94 études sélectionnées que nous propose une équipe de l'Université d'Edimbourg. Il s'agit essentiellement d'études d'observations, dont l'analyse peut montrer une association et non une relation de cause à effet. Au total, les données portaient sur environ 6,2 millions d'hospitalisations pour AVC ou décès, intervenus dans 28 pays. Les chercheurs ont utilisé un modèle standard pour évaluer l'augmentation du risque d'AVC pour chaque augmentation des niveaux de pollution (évaluée en 10 parties supplémentaires par milliard) pour un certain nombre de composés :
· le dioxyde de soufre,
· le dioxyde d'azote,
· l'ozone,
· le monoxyde de carbone (évalué par partie supplémentaire par million),
· les particules fines.
C'est un lien défini comme « solide et clair» entre les niveaux de pollution de l'air et le taux d'admission à l'hôpital pour AVC ou de décès par AVC.
· Les liens sont un peu plus faibles pour l'ozone, plus forts pour le dioxyde de soufre.
· Les particules fines sont également fortement associées au risque d'AVC, avec un lien qui persiste plus longtemps qu'avec les composés gazeux.
· L'augmentation du risque relatif d'AVC pour chaque augmentation de polluant est comprise entre 1% à 2%.
L'explication reste la même, la pollution de l'air affecte les parois des vaisseaux sanguins et le système nerveux, entrainant une contraction des vaisseaux sanguins, une augmentation de la pression artérielle et du risque de caillots sanguins.
L'association est donc bien confirmée entre l'exposition à la pollution atmosphérique et le risque d'AVC. Une association confirmée par les données de pollution et d'incidence de l'AVC dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, ajoutent les auteurs. La conclusion est simple, les interventions capables de réduire la pollution pourraient réduire le fardeau de l'AVC.
Source: BMJ 2015;350:h1295 March 24 2015
Short term exposure to air pollution and stroke: systematic review and meta-analysis
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Lire aussi: AVC, CRISE CARDIAQUE: Et si la pollution durcissait nos artères? –
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