POLLUTION: Le souffre, l'agent le plus redoutable des microparticules
Cette nouvelle analyse des données de la fameuse cohorte ESCAPE, menée à partir de 19 études européennes apporte, une fois de plus, sa triste confirmation. Une association sans surprise entre exposition aux microparticules (PM2,5) et risque accru de mortalité statistiquement significatif. Des conclusions présentées dans la revue Environmental Health Perspective qui alertent à nouveau sur les dangers de l’exposition à la pollution à long terme et qui, pour la première fois révèlent la responsabilité d’un composant spécifique de ces microparticules, le souffre (S).
De nombreuses études ou précédentes analyses des données de l'étude Escape ont montré des associations entre la mortalité et l'exposition à long terme aux particules de pollution de l'air. Mais peu d'études de cohorte ont estimé les effets de la composition élémentaire de la matière particulaire sur la mortalité.
Ici, les chercheurs ont travaillé sur les données de mortalité portant au total sur 291.816 participants, suivis par 19 études de cohortes européennes, couvrant 12 états européens et les niveaux de 8 composants des matières particulaires (PM), soit, les concentrations moyennes annuelles de
- cuivre (Cu),
- fer (Fe),
- potassium (K),
- nickel (Ni),
- soufre (S),
- silicium (Si),
- vanadium (V)
- et zinc (Zn)
présentes dans les PM de taille <2,5 um (PM2,5) et <10 um (PM10).
Sur une durée de suivi de plus de 14 ans,
Ø D'importantes variations de concentrations moyennes annuelles sont constatées au sein et entre la majorité des cohortes.
Ø Les contrastes les plus importants au sein de la cohorte sont identifiés pour Cu, Fe, Si et Zn, en particulier dans les zones d'Europe du Sud.
Ø « Si » fait exception, avec un contraste important entre les zones d'étude d'Europe du Nord.
Ø Les plus petits contrastes de données sont identifiés pour S.
Ø Des concentrations plus élevées de la plupart des composants sont observées dans les zones d'étude du Sud.
Ø La concentration moyenne annuelle de S montre une augmentation régulière nord-sud allant de 635 ng / m3 en Finlande à 1626 ng / m3 pour la Grèce.
Sur le niveaux de risque par polluant,
· les ratios de risque s'avèrent positifs pour presque tous les composants,
· et globalement statistiquement significatifs pour les PM2,5 : si l'analyse par polluant fait apparaître des RR positifs pour presque toutes les expositions, l'association particulièrement statistiquement significative pour les PM2,5 S (HR = 1,14) : ce qui signifie que pour une concentration moyenne de S via les PM2,5 supérieure de 200 ng / m3, l'exposition à long terme est associée à un risque accru de 14% de décès prématuré.
· les associations sont tout juste significatives pour PM2,5 Si, PM10 Ni et PM10 K,
· les associations sont plus faibles pour Zn et V.
L'exposition à long terme aux PM2,5 S est, avec ces données, à nouveau associée à la mortalité prématurée, une association majoritairement expliquée par le risque associé à l'exposition aux PM2,5 S.
Source: Environmental Health Perspective April, 2015 DOI:10.1289/ehp.1408095 Natural Cause Mortality and Long-Term Exposure to Particle Components: An Analysis of 19 European Cohorts within the Multi-Center ESCAPE Project
Accéder à d'autres études basées sur les données de l'étude Escape
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