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POLYARTHRITE : Sommeil de mauvaise qualité, alors plus grande invalidité

Actualité publiée il y a 13 années 5 mois 3 semaines
Journal of Clinical Sleep Medicine - American Academy of Sleep Medicine

Cette étude montre combien la douleur et la fatigue, cofacteurs d’invalidité dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) sont liées à la qualité du sommeil. Une mauvaise qualité de sommeil est associée à des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs, une plus grande sévérité des douleurs, une fatigue accrue et donc à une plus grande incapacité fonctionnelle chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Cette étude, publiée dans l’édition de février du Journal of Clinical Sleep Medicine suggère que des interventions pharmacologiques ou comportementales sur les troubles du sommeil peuvent avoir un impact essentiel sur la santé et la vie des patients atteints de PR. Le traitement des troubles du sommeil chez les patients atteints de PR pourrait, selon les auteurs, avoir des effets bénéfiques bien au-delà de l'amélioration du sommeil.

Cette étude transversale de la relation entre qualité du sommeil et incapacité fonctionnelle a été menée chez 162 patients atteints de PR, d'âge moyen de 58,5 ans, à 76% des femmes. Tous les patients avaient été diagnostiqués comme atteints de PR depuis deux ans au moins et, en moyenne depuis 14 ans. Les participants ont rempli de nombreux questionnaires (Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI), Beck Depression Inventory-II, Medical Outcomes Study Short Form, the Health Assessment Questionnaire) portant sur leur qualité de sommeil, la dépression, la fatigue, l'incapacité fonctionnelle, la sévérité de la douleur. Les résultats montrent que la qualité du sommeil a un effet indirect sur l'incapacité fonctionnelle après ajustement pour l'âge, le sexe et autres comorbidités. 61% des patients avaient une mauvaise qualité de sommeil et 33% des douleurs troublant leur sommeil trois fois ou plus par semaine. « La principale conclusion de notre étude est que la mauvaise qualité du sommeil est associée à une incapacité fonctionnelle plus importante chez les patients atteints de PR et cette relation peut être expliquée par intensité de la douleur et la fatigue», résume l'auteur principal, le Pr. Faith S. Luyster, professeur de recherche adjoint à l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie) "Ces résultats soulignent l'importance de traiter les plaintes concernant les troubles du sommeil chez les patients atteints de PR. En traitant les troubles du sommeil soit de manière pharmacologique soit comportementale, les symptômes et les limitations d'activités associés à la PR peut être réduits."


Des relations de cause à effet bidirectionnelles : Le handicap physique chez les patients atteints de PR limite leur capacité à effectuer certaines activités quotidiennes et cette incapacité fonctionnelle peut être aussi, dans ce sens, facteur de dépression, de douleur et de fatigue, ce qui peut affecter la qualité du sommeil.

En pratique clinique, le Pr. Luyster confirme que le traitement des troubles du sommeil chez les patients atteints de PR peut avoir des effets bénéfiques bien au-delà de l'amélioration du sommeil.