POPPERS: Nitrites d'alkyle, aliphatiques...interdits par le Ministère
Le Ministère de la Santé a décidé de reprendre à la lettre les suggestions de la MILDT (Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie) à l’issue de la publication des dernières données et tendances de consommation de drogues du baromètre Santé 2010 présentées par l’OFDT. Désormais TOUS les poppers seront donc interdits à la vente et la cession au public.
Car selon ce baromètre 2010, les poppers sont les produits le plus couramment expérimentés après l'alcool, le tabac et le cannabis : 5,3 % des personnes âgées de 18 à 64 ans déclarent les avoir expérimentés vs 3,9 % en 2005. L'enquête ESCAPAD rapporte que 13,7% des jeunes de 17 ans ont déclaré en 2008 en avoir déjà consommé contre 2,4% en 2000. Une autre enquête, réalisée en milieu festif en 2007, relève que la moitié des 1.496 sujets interrogés ont expérimenté les « poppers » et 9% en ont pris au cours du dernier mois.
Jusque-là certains poppers n'étaient pas interdits. Les « poppers » sont des préparations liquides très volatiles, contenant des nitrites, conditionnés dans des flacons et destinés à être inhalés. Apparus à la fin des années 70, l'utilisation des « poppers » s'est étendue et touche aujourd'hui une population jeune qui les utilise à des fins récréatives. Ceux contenant des nitrites de pentyle ou de butyle sont déjà interdits en France et classés comme stupéfiants depuis 1990. Mais d'autres, (nitrite d'akyle ou de propyle par exemple), n'étaient pas réglementés et toujours disponibles à la vente.
La consommation de nitrites provoque notamment une vasodilatation cérébrale, périphérique et génitale. Ces dérivés induisent également la transformation de l'hémoglobine en méthémoglobine impropre au transport de l'oxygène dans le sang, provoquant cyanose et hypoxie. D'autres effets sont également rapportés tels que sensations de chaleur, tachycardies, céphalées, nausées, vomissements, hypotensions, atteintes occulaires, malaises et collapsus cardiovasculaires pouvant conduire jusqu'au décès. Entre 1999 et mars 2011, 940 cas d'exposition aux « poppers » dont 817 cas symptomatiques ont été collectés en France, dont 146 étaient graves dont 6 ont mené au décès.
Le décret du 29 juin 2011 confirme cette interdiction générale.
Source: Communiqué Afssaps, décret du 29 juin 2011
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