POSTUROLOGIE et DÉVELOPPEMENT : La position du bébé influe sur son apprentissage
Ces recherches originales d’une équipe de psychologues de l’Université de Californie – Riverside fournissent pour la première fois des preuves solides sur l’impact significatif de la motricité des enfants sur leurs expériences quotidiennes et donc leur apprentissage. Au-delà , ces travaux, présentés dans la revue Infancy, mettent l’accent sur le rôle à jouer par les soignants et les parents en soutenant les nourrissons lorsqu’ils tentent de modifier leur position corporelle. Â
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L’auteur principal, John Franchak, psychologue de l’Université de Californie a mesuré la fréquence à laquelle les bébés passent du temps dans différentes positions corporelles au cours de leur première année de vie. Son objectif, mieux comprendre comment le contexte physique des expériences quotidiennes du nourrisson et en particulier le temps passé dans différentes positions est associé aux compétences motrices des nourrissons.
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Un suivi des comportements par Evaluation Ecologique Momentanée (EMA) : la recherche est menée auprès de de groupes distincts de 95 enfants âgés de 3 mois, 6 mois, 9 mois et 1 an. L'étude utilise une approche innovante pour acquérir ces données : les soignants ou parents des nourrissons reçoivent des textos 5 fois par jour, pendant une semaine, pour signaler la position de bébé, son emplacement précis. L'étude est la première à utiliser cette méthode, appelée Evaluation Ecologique Momentanée (EMA), pour mesurer les comportements des nourrissons. Cette méthode apporte une meilleure idée de la vie réelle des nourrissons -par rapport à une étude en laboratoire- et donne une répartition plus réaliste de leurs différentes positions corporelles et expériences au cours d’une journée. Ces données permettent de mieux comprendre la façon dont les nourrissons se développent et apprennent du monde. En fait, les positions du corps changent de manière spectaculaire au cours de la première année de vie, et une grande partie de ce changement résulte de l'acquisition de nouvelles capacités motrices.
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L’analyse des données montre que :
- les nourrissons âgés de 3 mois sont maintenus durant près de la moitié de leur temps d’éveil,
- les enfants âgés d’1 an sont moins souvent maintenus et passent la majeure partie de leur temps sur le sol ;
- la fréquence à laquelle les bébés jouent, rampent ou s'assoient modifie la manière dont ils interagissent avec les objets, le monde extérieur et les autres humains.
Précisément, l’étude constate que
- le nourrisson âgé de 3 mois est assis, debout ou couché moins de 7% de sa journée ;
- à 12 mois, ces positions représentent 62% de la journée du nourrisson.
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En règle générale, les bébés commencent
- à s'asseoir vers l'âge de 6 mois,
- à ramper vers l'âge de 8 mois,
- Ã se tenir debout vers 11 mois,
- et à marchent à l'âge d'un an.
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Motricité et apprentissage : la position du corps du nourrisson détermine la manière dont il interagit avec le monde ce qui conditionne leurs chances d'apprendre. Apprendre à s'asseoir est lié à une meilleure perception de l'objet. Apprendre à marcher est lié à une amélioration de la maîtrise de la langue. Ainsi, souligne l’auteur, « le temps que les bébés passent dans différentes positions façonne leur activité visuelle et manuelle et a un impact sur leur développement perceptuel, cognitif et social ».
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La conclusion pour les parents, les aidants et les soignants est de faire le maximum pour aider l’enfant dans sa pratique et son développement de la motricité. En particulier favoriser la position assise autonome en hauteur : « Par exemple, les bébés voient rarement les visages lorsqu'ils jouent au sol dans des positions assises, debout et couchées, mais les voient plus souvent quand ils sont assis (et tenus) sur une chaise haute. Les bébés qui peuvent s'asseoir de manière autonome à l'âge de 6 mois passent plus de temps immergés dans la vie quotidienne de la famille. Cela leur permet de manipuler des objets plus fréquemment et d'avoir presque deux fois plus d'opportunités de faire l'expérience de l'exploration visuelle et manuelle. Enfin, apprendre à marcher modifie les interactions sociales et prédit une amélioration de la cognition spatiale ».
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