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PRÉÉCLAMPSIE : Un test tout simple pour prédire le risque

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 2 semaines
EPMA Journal
La prééclampsie touche 5 à 8% des grossesses et cause la mort de 76.000 mères et 500.000 bébés chaque année dans le monde.

La prééclampsie touche 5 à 8% des grossesses et cause la mort de 76.000 mères et 500.000 bébés chaque année dans le monde. Cette hypertension artérielle et cette accumulation de toxines durant la grossesse peut être extrêmement dangereuse pour la mère et pour l'enfant à naître, avec des complications dévastatrices dont des lésions cérébrales et hépatiques chez les mères et des naissances prématurées. Cette équipe de l’Université Edith Cowan (Australie) a mis au point un moyen simple et peu coûteux de prédire la prééclampsie : un questionnaire qui combine des scores de fatigue, de santé cardiaque, de digestion, d'immunité et de santé mentale, ainsi qu’un test sanguin qui mesure les niveaux de calcium et de magnésium. Présenté dans l’EPMA Journal, cet outil diagnostique permet de prédire le développement de la prééclampsie avec une précision de 80%.

 

L’auteur principal, Enoch Anto (visuel 2), candidat au doctorat avait constaté, dans un premier temps, que 61% des femmes ayant obtenu un score élevé au questionnaire de santé développaient ensuite la prééclampsie, vs 17% des femmes ayant obtenu un score faible. Il a donc regardé avec son équipe comment compléter ces données avec des données biologiques facilement accessibles. La prise en compte des niveaux de calcium et de magnésium sanguins vient optimiser ce score de risque de prééclampsie.

L’auteur principal, Enoch Anto, candidat au doctorat à l'Université Edith Cowan

Un questionnaire et un test sanguin pour prédire le risque de prééclampsie avec une précision de 80%

Un questionnaire simple en 25 questions : une grossesse avec tension artérielle élevée peut évoluer en prééclampsie mais entraîner également d’autres complications indésirables. Les chercheurs avaient observé qu’un mauvais état de santé, en particulier un état physique mitigé, santé et maladie, semblait contribuer au développement et à la progression de la prééclampsie. En partant d’un système d’évaluation de la santé, couramment utilisé au Ghana, les chercheurs ont développé un questionnaire en 25 questions (SHSQ-25) permettant le dépistage et la détection précoces des femmes enceintes à risque de développer une prééclampsie.

 

Quelques mesures biologiques : des analyses de sang mesurant les niveaux de calcium et de magnésium chez les femmes enceintes permettent de prédire avec précision le développement de la prééclampsie dans près de 80% des cas.

 

L’étude a suivi une cohorte de 593 femmes enceintes, à 10-20 semaines de grossesse à l’inclusion, jusqu’à 32 à 42 semaines. Après un suivi moyen de 20 semaines, 498 participantes ont été inclus dans l'analyse finale. Des données biologiques, cliniques et sociodémographiques ont également été obtenues.

  • Sur les 498 participantes (49,8%) qui présentaient un statut de santé très « sous-optimal », 61% ont développé ultérieurement une prééclampsie ;
  • 38,3% de ces femmes ayant développé une prééclampsie présentaient une tension normale au départ ;
  • Sur les 50,2% des participantes présentaient une santé optimale, seuls 17,6% ont développé ensuite une prééclampsie ;
  • 82,4% de ces femmes ayant développé une prééclampsie présentaient une tension normale au départ ;
  • Une santé sous-optimale au départ est associée à une augmentation significative du risque de prééclamsie (>x3) ; mais aussi de ses complications bien connues (dont le retard de croissance intra-utérine, la mortinaissance, une hémolyse des enzymes hépatiques élevées, un faible nombre de plaquettes, une lésion rénale aiguë et une dyslipidémie à 32–42 semaines de grossesse.

 

Ce questionnaire en 25 points peut donc être utilisé comme outil simple et accessible de stratification du risque d’issue défavorable de la grossesse et, en particulier de risque de prééclampsie.

Une fois identifiée, la prééclampsie est tout à fait « traitable » avec des médicaments qui abaissent la tension artérielle, sa détection précoce pourrait ainsi sauver des milliers de vies.


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