PRÉMATURITÉ : Des biomarqueurs buccaux chez la mère et chez le père aussi
Ces nouveaux biomarqueurs épigénétiques buccaux susceptibles de prédire la naissance prématurée viennent d’être et identifiés par une équipe de biologistes de la Washington State University dans les cellules de la joue des mères et des pères de prématurés. Ces "nouveaux" marqueurs vont permettre le développement d’un test de prédiction du risque de naissance prématurée. Un tel test pourrait aider à prévenir ou préparer au mieux les naissances prématurées avec de grands avantages pour la santé de ces nourrissons. Des travaux, publiés dans la revue Nature Communications qui documentent ainsi une signature aboutie de plus de 100 biomarqueurs épigénétiques de la prématurité.
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La naissance prématurée, avant 37 semaines de grossesse peut être mortelle pour les nourrissons, et beaucoup de survivants grands prématurés sont confrontés à une multitude de problèmes de santé, dont certains à vie, notamment des troubles cognitifs et des problèmes cardiovasculaires. De nombreux facteurs peuvent accroître le risque de naissance prématurée, comme une grossesse gémellaire ou multiple et l'hypertension artérielle de la mère ou « prééclampsie ». Cependant, un grand nombre de naissances prématurées restent inattendues. Ainsi, disposer d’un test de diagnostic permettant de mieux se préparer à la naissance prématurée aurait des avantages notables pour la santé de la mère et de l’enfant.
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Les marqueurs épigénétiques sont des facteurs moléculaires liés à des processus qui surviennent autour de l'ADN et qui déterminent le comportement ou l’expression des gènes. Bien qu'indépendantes de la séquence d'ADN, les modifications épigénétiques, peuvent être le résultat d’expositions à des substances toxiques, d’une mauvaise alimentation ou encore d’un excès d'alcool, mais peuvent également être héritées.
Une signature épigénétique universelle de la prématurité,
car elle est retrouvée chez tous les parents concernés, de l’étude, confirme l’auteur principal, Michael Skinner, professeur de biologie à l'Université de Washington.
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L'étude : les chercheurs ont analysé les cellules buccales, facilement collectables par frottis buccal et ont découvert que les bébés prématurés de sexe féminin portaient plus de 100 de ces biomarqueurs, ce qui indique que la propension à avoir un bébé prématuré peut être transmise. Cette capacité transgénérationnelle s’avère également soutenue par le fait que la signature se trouve dans les cellules de la joue. Ainsi, une modification épigénétique présente à la fois dans le sperme et l'ovule, sera, chez le bébé issu de ces 2 parents, présente dans chaque cellule de son corps, y compris les cellules de ses joues.
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Les chercheurs ont donc prélevé à l’aide d’écouvillons des cellules à l’intérieur des joues de 2 groupes de triades mère-père-nourrisson peu de temps après la naissance des bébés. Un groupe de 19 triades comportait des bébés nés prématurément, l’autre groupe de 21 triades, des bébés nés à terme. L'analyse épigénétique a révélé la signature chez les mères, les pères et les bébés prématurés de sexe féminin,
mais pas chez les bébés prématurés de sexe masculin.
« Cela va mener à terme au développement d’un test très facile, utile et non invasif».
Les marqueurs épigénétiques de prématurité ici identifiés sont bien spécifiques d’un risque élevé de naissance prématurée et ne sont en effet présents que chez les mères de bébés prématurés. Les pères concernés présentent moins de biomarqueurs mais suffisamment pour confirmer un rôle paternel dans la naissance prématurée. Ainsi, ces résultats constituent également un nouvel exemple d’héritage épigénétique paternel.
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Il faudra éclaircir l'absence de ces marqueurs chez les nourrissons de sexe masculin lors de prochaines études menées sur un plus grand nombre de triades, mère-père-nourrisson. Cependant, cette signature promet déjà le développement d’un test prédictif du risque de naissance prématurée.
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