PRÉMATURITÉ : Le microbiome associé au retard de croissance
Le microbiome intestinal des bébés prématurés est associé à leur retard de croissance, conclut cette recherche d’une équipe de l’Université de Floride du Sud qui place, cette fois, le microbiome au cœur du développement de l’enfant : plus le microbiome est anormal, le retard de croissance est marqué, même à l'âge de 4 ans. Bien que le retard de croissance des prématurés soit bien connu, c’est la première fois que le rôle du microbiome est documenté en relation avec cette croissance ralentie du bébé. Ces conclusions,  présentées à la Conférence World of Microbiome (Milan) suggèrent de nouvelles options d’intervention pour renforcer et optimiser la croissance des bébés prématurés.
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La plupart des bébés prématurés restent en unité de soins intensifs néonatals (USIN) pendant plusieurs mois et naissent avec des maladies et des affections associées. Pendant leur séjour à l'hôpital, ils subissent des procédures invasives stressantes, reçoivent des antibiotiques et interagissent moins avec leur mère. Si leur alimentation est extrêmement surveillée, ces bébés consomment plus souvent plus du lait maternisé que du lait maternel-qui a l’avantage de transférer des bactéries intestinales bénéfiques de la mère au nouveau-né. « Bien que ces nourrissons survivent à une grossesse souvent difficile, ils sont menacés par leur degré d’immaturité et perturbés par les nombreuses interventions nécessaires effectuées en USIN".
La dysbiose associée au retard de croissance
Sur le microbiome extrêmement anormal des prématurés : l’équipe a suivi 78 nouveau-nés pesant moins d’1 kilo 4. L’auteur principal, Maureen Groer, professeur de sciences infirmières et de médecine interne à l'USF, a analysé des échantillons de selles chaque semaine pendant les 6 premières semaines de leur séjour à l'USIN. L'analyse révèle que tous les bébés prématurés présentent un microbiome extrêmement anormal, un état de déséquilibre appelé « dysbiose », pouvant affecter leur santé via des troubles dans les fonctions essentielles comme la digestion ou le système immunitaire.
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Sur la persistance du retard de croissance : les chercheurs ont ensuite suivi 24 enfants nés prématurément, de l'âge de 2 à 4 ans, en évaluant régulièrement leur état de santé, leur croissance et leur développement lors de visites à domicile. Ce suivi permet de constater des améliorations remarquables de leurs microbiomes, en cas de régime alimentaire équilibré et diversifié. Cependant, en dépit de ces progrès, ces enfants restent trop petits pour leur âge et trop lourds pour leur taille, avec des risques de problèmes de santé à l'âge adulte.
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Cette étude ouvre de nouvelles options d’intervention permettant d’optimiser la croissance des bébés dès l’USIN, telles que des probiotiques adaptés. L’équipe poursuit ses recherches sur l’impact du microbiome intestinal infantile sur le développement neurologique et le comportement des enfants.
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