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PRÉVENTION CARDIAQUE: Tous les 50 ans et plus, aux statines!

Actualité publiée il y a 12 années 5 mois 4 semaines
The Lancet

Et si tous les plus de 50 ans prenaient des statines pour prévenir les événements ou maladies cardiovasculaires (MCV)? La question a déjà été posée et le principe suggéré par 2 études, une méta-analyse publiée en mai 2011 dans la Cochrane Review et par des cardiologues de l’University College (Londres) au Congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) dès octobre 2010. Aujourd’hui, cette étude réitère, dans l’édition du 17 mai du Lancet : Ses auteurs, de l'Université d'Oxford et de Sydney, recommandent des statines pour tous, au-delà de 50 ans, pour prévenir les MCV.

Les statines, le principal traitement hypocholestérolémiant, réduisent le risque de crise cardiaque, même chez les personnes en bonne santé, nous dit cette nouvelle méta-analyse de 27 études qui ont examiné l'effet de la réduction, par statines, du «mauvais» cholestérol (LDL) auprès de 175.000 personnes.


Chaque réduction du cholestérol de 1.0mmol / L, grâce aux statines, réduit le risque de crises cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d'autres événements cardiovasculaires d'environ 21%, même chez les personnes sans et sans antécédent de MCV ou, plus généralement, à faible risque de développer la maladie.

Alors que les directives actuelles recommandent la prescription de statines aux patients ayant un risque d'au moins 20% de risque de développer une MCV dans les 10 ans, ce risque étant évalué selon plusieurs facteurs, avec des ajustements selon les pays, les auteurs de l'Université d'Oxford et l'Université de Sydney suggèrent ici que ces hypocholestérolémiants sont aussi bénéfiques pour tous, au-delà d'un certain âge. Cependant, plus le risque des personnes traitées est faible, moins le nombre de personnes qui vont en bénéficier réellement est important, ce qui se comprend et suggère qu'un patient à faible risque doit bien, tout de même, peser le rapport bénéfice-risque.

Les participants ont été classés en 5 catégories en fonction de leur risque d'un accident vasculaire dans les cinq ans (moins de 5%, 5% à 10%, 10% à 20%, 20% à 30% et 30% ou plus). Les chercheurs constatent que:

· Un effet dose-dépendant : La réduction du taux de LDL par une statine réduit le risque d'événement vasculaire majeur (RR : 0,79, IC : 95% de 0,77 à 0,81 par 1,0 mmol / L de réduction), et indépendamment de l'âge, du sexe, du niveau de cholestérol LDL de base ou des antécédents de MCV, et donc le risque de décès cardiovasculaire et toutes causes.

· Un effet quel que soit le risque « de départ » : Cette réduction du risque cardiovasculaire s'avère au moins aussi importante chez les personnes des 2 groupes à plus faible risque que chez celles des groupes à risque élevé. La réduction du risque de crise cardiaque chez les participants à risque < 10% (RR par 1,0 mmol / L de réduction du cholestérol LDL : 0,76, IC : 99% de 0,61 à 0,95) s'avère similaire à celle observée chez les participants à risque élevé.

· Même chez les participants sans antécédent de MCV, les statines réduisent le risque de décès cardiovasculaire et toutes causes confondues (RR : 0,91, IC : 95% de 0,85 à 0,97).

Les chercheurs en déduisent que même chez les personnes présentant un risque d'événement cardiovasculaire à 5 ans <10%, chaque réduction d'1mmol / L du cholestérol entraîne une réduction absolue du risque d'événement cardiovasculaire majeur d'environ 11/1.000 (sur 5 ans). En synthèse, il faut traiter 1.000 patients à faible risque, pour éviter 11 évenements cardiovasculaires, mais, pour les auteurs, les avantages dépassent de loin les dangers connus des statines.

Les statines sont prescrites à des millions de personnes dans le monde contre le cholestérol, mais le respect des règles hygiéno-diététiques reste le meilleur mode de prévention et le traitement. Le Royaume–Uni a été le premier pays à autoriser les statines faiblement dosées en automédication. Aux États-Unis, ces médicaments anticholestérol sont désormais autorisés pour un nombre croissant de personnes sans hypercholestérolémie. Ici, les auteurs recommandent donc, s'il ne devait y avoir qu'un critère, d'utiliser simplement l'âge (plus de 50 ans) comme un indicateur de la prise de statines plutôt que d'utiliser des tests de dépistage coûteux.

Source: The Lancet, May 17 2012 (published online) doi:10.1016/S0140-6736(12)60367-5 The effects of lowering LDL cholesterol with statin therapy in people at low risk of vascular disease: meta-analysis of individual data from 27 randomised trials. (Visuel NHS)

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