PROTÉINES VÉGÉTALES : Elles repoussent la démence
On sait que remplacer les protéines de la viande rouge par des protéines végétales saines réduit significativement le risque de maladie cardiovasculaire. Cependant, les protéines végétales apportent un autre effet bénéfique, jusque-là ignoré, pour la santé des femmes plus âgées : un risque plus faible de décès prématuré lié à la démence. C’est la conclusion de cette large étude menée par une équipe de l'Université de l'Iowa et publiée dans le Journal of American Heart Association (JAHA) qui apporte une motivation supplémentaire à opter pour un régime sain de type végétarien ou méditerranéen.
L’étude montre précisément que les femmes ménopausées qui consomment des niveaux élevés de protéines végétales ont un risque réduit de décès prématuré, de maladie cardiovasculaire et de décès lié à la démence que les femmes qui en consomment moins.
C'est le régime alimentaire dans son ensemble qui doit être pris en compte
Il s’agit ici de l’analyse des données de plus de 100.000 femmes ménopausées, âgées de 50 à 79 ans à l’inclusion, ayant participé à la Women's Health Initiative de 1993 à 2017. Au moment de leur inscription à l'étude, les participantes ont renseigné, par questionnaire alimentaire, leurs apports en plantes (fruits légumes et légumineuses), en protéines végétales (notamment tofu, noix, haricots et pois), en œufs, en produits laitiers, volaille, viande rouge, poisson et crustacés.
Au cours de la période de suivi, 25.976 décès ont été recensés dont 6.993 décès par maladie cardiovasculaire, 7.516 décès par cancer et 2.734 décès par démence. Les participantes ont été réparties par niveaux de consommation de protéines végétales. L’analyse constate que :
- le pourcentage médian de l'apport énergétique total provenant des protéines animales dans cette population était de 7,5% dans le quintile inférieur et de 16,0% dans le quintile supérieur ;
- le pourcentage médian de l'apport énergétique total provenant des protéines végétales dans cette population était de 3,5% dans le quintile inférieur et de 6,8% dans le quintile supérieur ;
- par rapport aux femmes ménopausées qui consomment le moins de protéines végétales, celles dont l'apport en protéines végétales est le plus élevé présentent un risque de décès réduit de 9% de décès toutes causes ; un risque de décès par maladie cardiovasculaire réduit de 12% ; un risque de décès lié à la démence réduit de 21% ;
- une consommation plus élevée de viande rouge ou de protéines animales est associée à un risque de décès lié à la démence accru de 20% ;
- une consommation plus élevée de viande, d'œufs et de produits laitiers non transformés est associée à un risque accru respectivement de 12%, 24% et 11% de décès de maladies cardiovasculaires ;
- une consommation plus élevée d'œufs est associée à un risque de décès par cancer accru de 10% ;
- une consommation plus élevée d'œufs est néanmoins associée à un risque de décès lié à la démence réduit de 14% ;
- une consommation plus élevée de volaille est associée à un risque de décès lié à la démence réduit de 15%.
Les chercheurs ne savent expliquer pourquoi une consommation élevée d’œufs est associée à un risque plus élevé de décès cardiovasculaire et par cancer. L’auteur principal, le Dr Wei Bao, professeur d'épidémiologie à l'Université de l'Iowa suggère que « cela pourrait être lié au mode de préparation des œufs et à leur accompagnement".
Au-delà d’effets associés spécifiquement à un type d’aliments, l’étude confirme que la substitution des protéines animales par des protéines végétales, par des noix par exemple, est associée à un risque de décès réduit de 12% à 47% toutes les causes (selon le type de protéine animale remplacé par une protéine végétale). Les auteurs soulignent également que c’est le régime alimentaire dans son ensemble qui doit être pris en compte : « Nos résultats soutiennent la nécessité de prendre en compte les sources de protéines alimentaires dans les futures directives diététiques. Actuellement ces directives se concentrent principalement sur la quantité totale de protéines alors qu’elles devraient également considérer le type de protéines ».
Enfin, il s’agit bien d’une étude observationnelle, basée de plus sur des données auto-déclarées. Cependant, ces données sont en lignes avec celles de nombreuses études et reposent sur un très large volume de données.
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