PSYCHO: La crise de la quarantaine, une crise biologique
Certes le bien-être humain évolue au cours de la vie et cette évolution bien connue des sociologues et économistes commence –en général- par un bien-être élevé chez les jeunes, marque un creux vers 40 ans, puis remonte à un âge plus avancé. Mais plus surprenant, cette courbe d’un bonheur en « U », se retrouve tout à fait chez les grands singes, montre cette étude publiée dans l’édition du 19 novembre des Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), qui attribue ainsi une cause principalement biologique à ce que nous nommons « la crise de la quarantaine ».
Les raisons de cette évolution en U de l'état et de la perception du bien-être sont reconnues mais encore mal comprises. Les théories habituelles évoquent plutôt des facteurs sociologiques et économiques. Mais, cette étude, menée sur 508 grands singes (chimpanzés et orangs-outans), des États-Unis, Japon, Canada, Australie et Singapour, a évalué leur bien-être grâce à une série de tests adaptés de l'homme au singe. En montrant que chez ces primates, émerge aussi clairement cette «crise de la quarantaine», les auteurs soutiennent la théorie d'un modèle de bien-être humain évolutif, à composante principalement biologique.
L'économiste Andrew Oswald, professeur à l'Université de Warwick et le Dr Alex Weiss, psychologue, de l'Université d'Edimbourg, co-auteurs de l'étude, expliquent que la courbe du bien-être au cours de la vie n'est donc pas « réservée » à l'homme et que si elle peut être impactée par certains facteurs sociaux ou environnementaux, l'explication demeure ancrée dans la biologie que nous partageons avec les grands singes. « Nous avons fini par montrer que ce n'est pas le résultats de crédits à payer, de divorce ou de l'utilisation d'un des « attirails » de la vie moderne ».
Les auteurs suggèrent donc des explications principalement évolutives ou biologiques à cette évolution du bien-être chez l'Homme et donc un nouveau champ de recherche pour optimiser le bien-être chez l'Homme (comme chez le singe).
Source: PNAS doi: 10.1073/pnas.1212592109 PNAS November 19, 2012 Evidence for a midlife crisis in great apes consistent with the U-shape in human well-being
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