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PSYCHO : La modestie intellectuelle n'est pas un défaut !

Actualité publiée il y a 7 années 7 mois 4 semaines
Personality and Social Psychology Bulletin

Ne pas avoir peur d'avoir tort et le reconnaître, c’est une vraie valeur, revendiquent dans le Personality and Social Psychology Bulletin, ces auteurs de la « Duke » (Caroline du Sud). Une valeur à promouvoir : « Si tout le monde était un peu plus humble intellectuellement, on s'entendrait mieux, on ressentirait moins de frustration les uns envers les autres ».

C'est certes un trait de personnalité peu flamboyant mais , pourtant. L'humilité ou la modestie intellectuelle est de nature non seulement à favoriser la tolérance mais aussi la prise de décision, suggèrent les psychologues de l'université de Duke, qui s'attardent aujourd'hui sur un trait ayant jusqu'ici reçu peu d'attention au contraire de traits négatifs comme l'égoïsme ou l'hostilité. Un comportement qui peut cependant influencer les capacités décisionnelles, dans la politique, la santé et même les affaires, suggère cette étude.


De quoi s'agit-il ? L'humilité intellectuelle ou la prise de conscience et la reconnaissance que nos croyances puissent être erronées est en fait définie par les auteurs comme l'opposé de l'arrogance ou de la vanité intellectuelle. On pourrait résumer ce concept à « l'ouverture d'esprit ». Et cette ouverture intellectuelle n'exclut pas d'avoir des croyances fortes.

Les chercheurs ont mené 4 études distinctes pour évaluer ce trait de personnalité et tenter de mieux comprendre la façon dont il procède. Dans une des études, les participants sont invités à lire des essais pour et contre la religion puis sont interrogés sur la personnalité de chaque auteur. L'expérience montre qu'après avoir lu un essai avec lequel ils sont en désaccord, les participants arrogants intellectuellement accordent à l'auteur des notes faibles de moralité, d'honnêteté, de compétence et d'humanité. En revanche, les participants humbles intellectuellement et ouverts d'esprit sont moins enclins à juger l'auteur en fonction de leurs opinions personnelles. Les participants plus humbles intellectuellement effectuent un meilleur travail d'évaluation de la qualité de la preuve : ils sont mieux capables de distinguer des arguments forts, faibles ou surfaits.

Lorsque les chercheurs évaluent ce trait en fonction du positionnement politique ou de l'appartenance à une religion, ils n'identifient aucune tendance générale, ce qui suggère un trait lié au développement personnel de chacun. Cette conclusion met à mal certains stéréotypes, remarque l'auteur principal Mark Leary, professeur de psychologie et de neurosciences à la Duke.

La modestie intellectuelle, un trait bénéfique dans la vie, la politique, les affaires : les auteurs pointent du doigt l'arrogance fréquente des politiques, défavorable aux positions qu'ils défendent, une vision du monde parfois trop intangible qui va nuire aux relations interpersonnelles, avec nos amis, amants et collègues et le monde des affaires, où l'absence d'écoute des autres est un obstacle à un bon leadership et à une prise de décision intelligente.

Bref, la modestie intellectuelle est une qualité qui devrait être encouragée et enseignée, conclut l'équipe après avoir travaillé en collaboration avec d'autres psychologues et philosophes pour affiner cette étude. D'ailleurs vient de s'ouvrir l'Intellectual Virtues Academy de Long Beach (Californie), dont l'objectif est justement de promouvoir chez les jeunes les qualités telles que l'humilité intellectuelle.


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