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Q.I. : Trop de manganèse dans l'eau, risque pour le développement de l'Enfant

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 1 semaine
Environmental Health Perspectives

Si jusqu’à aujourd’hui il était réputé peu dangereux à faible concentration, le manganèse dans l'eau potable, provenant des nappes phréatiques, pourrait, selon cette étude de l’université de Montréal, entraîner des troubles du comportement et des retards de développement intellectuel chez les enfants. Cette étude qui a associé sur près de 400 enfants mesures cognitives et comportementales, et niveau d’exposition au manganèse, conclut que plus la concentration de manganèse est importante, plus les enfants éprouvent des problèmes de coordination motrice et de mémorisation à court et à long terme. Ces travaux, qui ont figuré parmi les 10 découvertes de l'année 2010 du magazine Québec Science, sont également publiés dans l’édition de janvier de la revue Environmental Health Perspectives.

Maryse Bouchard, professeur au Département de santé environnementale et santé au travail de l'Université de Montréal explique : «Nous absorbons du manganèse dans notre alimentation et le corps régule sa concentration dans l'organisme. Mais à forte dose, le manganèse devient neurotoxique et cause des troubles semblables à ceux de la maladie de Parkinson: troubles moteurs, déficit de mémoire, anxiété, hostilité.» Chez les enfants, on ignore tout des conséquences que peut avoir le manganèse lorsque la barrière hématoencéphalique, constituée par les cellules endothéliales qui tapissent les capillaires, n'est pas complètement formée.


Cette étude a donc été menée sur de jeunes enfants, 362 âgés de 6 à 13 ans, et sur des concentrations de manganèse considérées comme acceptables. La concentration la plus élevée mesurée dans cette étude était de 260 microgrammes par litre, ce qui reste inférieur au seuil de 400 microgrammes établi par l'OMS et à celui de 300 microgrammes déterminé par les services de santé américains. Les chercheurs ont relevé différentes mesures cognitives et comportementales auprès des enfants, QI, mémorisation, attention, motricité, impulsivité et dextérité.

Résultats :

· Plus l'exposition au manganèse est importante, plus les enfants éprouvent des problèmes de coordination motrice et de mémorisation à court et à long terme. Pour le QI non verbal, un écart de 6,6 points de QI est observé aux deux extrémités de l'échantillon, au détriment, bien sûr, des enfants exposés aux concentrations les plus élevées. Ces résultats ont été bien entendu, ajustés en fonction d'autres facteurs tels que le QI de la mère.

· La corrélation entre l'exposition au manganèse et les résultats aux tests est par ailleurs étayée par la mesure du niveau de manganèse dans les cheveux des enfants: plus ce niveau est élevé, plus les performances évaluées sont faibles.

· Le manganèse alimentaire, qui n'est pas absorbé par l'organisme de la même façon que celui qui se trouve dans l'eau, n'est pas associé à des différences cognitives et comportementales.

Les chercheurs appellent donc, en conclusion, à une révision des normes en vigueur de concentration du manganèse dans les eaux potables.