Quand GOOGLE EARTH révèle les foyers de thyphoïde
Quand les nouvelles technologies s’associent à la science pour contribuer à la santé publique: Ces scientifiques du Wellcome Trust et de l'Université d'Oxford ont trouvé un nouveau moyen de cartographier avec précision les éclosions de fièvre typhoïde en associant une technologie de séquençage de l’ADN, un GPS et le système de cartes Google Earth. Une technologie précieuse pour prévenir la propagation de la maladie et procéder aux aménagements prioritaires des accès à l’eau, sources de l’épidémie. Explications dans l’édition du 16 octobre de la revue Open Biology.
La fièvre typhoïde est causée par deux bactéries, Salmonella typhi et Salmonella paratyphi. Ces deux bactéries sont retrouvées à Katmandou et se propagent par l'eau ou par des aliments contaminés par des matières fécales. Les symptômes de la maladie comprennent la fièvre, des douleurs abdominales et des vomissements.
Les progrès récents dans le séquençage d'ADN ont permis aux scientifiques de suivre avec précision la propagation de certaines maladies en identifiant et en mesurant mutations dans l'ADN de l'agent pathogène lorsque l'ADN se réplique. Cependant, le traçage de la propagation de la typhoïde devient difficile lorsque ces mutations sont rares et non détectables par les techniques actuelles. A Katmandou, le traçage des épidémies de fièvre typhoïde se heurte à d'autres obstacles, l'absence de noms de rues au Népal, d'où la difficulté à cartographier les épidémies.
Des cartes géographiques précises et génétiques de la propagation de la typhoïde: Aujourd'hui, des scientifiques financés par le Wellcome Trust et de l'Université d'Oxford et qui travaillent à Katmandou (Népal) combinent le « mapping » Google Earth, un système de GPS et les dernières technologies de séquençage de gènes pour cartographier la propagation de la typhoïde à partir de la source de l'épidémie. «Jusqu'à présent, il était extrêmement difficile de suivre la diffusion des bactéries causant la fièvre typhoïde et leur propagation au niveau local», explique le Dr Stephen Baker, de l'Université d'Oxford. «Ces progrès technologiques nous ont permis pour la première fois de créer des cartes géographiques précises et génétiques de la propagation de la typhoïde et de pouvoir remonter aux sources ».
Un GPS, pour récupérer les données: Les professionnels de santé visitent à domicile les patients et utilisent le GPS pour localiser l'emplacement exact. Ils prélèvent un échantillon de sang du patient hospitalisé pour isoler la bactérie et procéder à l'analyse du génotype de la souche de la typhoïde. Ce génotypage utilise la technologie de séquençage en mesure d'identifier les changements simples dans les «lettres» de l'ADN - A, C, T et G qui composent le code.
Les chercheurs localisent les foyers d'infections de typhoïde dans des spots bien précis. L'étude montre ainsi que les personnes vivant à proximité de sources d'eau et les personnes vivant à une altitude plus basse ont un risque plus élevé de contracter la maladie. Explication, l'incidence de la typhoïde est associée à la contamination fécale de l'eau du sol pendant la mousson et l'eau ruisselle vers les altitudes les plus basses.
La recherche met aussi en lumière le rôle des porteurs asymptomatiques de la maladie dans la propagation de la typhoïde. Si la maladie se propage dans un foyer par transmission directe - soit à partir d'un porteur asymptomatique ou avec symptômes, les chercheurs seront en mesure d'isoler le même génotype à partir d'un certain nombre d'individus du même foyer.
Cette technologie permet aussi des améliorations dans les infrastructures, fondamentales pour le contrôle et l'élimination de la fièvre typhoïde transmise par des eaux de mauvaise qualité, de mauvaises conditions sanitaires.
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