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RADIODERMITES: Traitement des radiodermites aiguës

Actualité publiée il y a 10 années 6 mois 4 semaines
Newsletter Soin des Plaies

Le traitement des radiodermites aiguës ne fait pas l’objet d’un consensus. Les prescriptions (ou délégations) restent donc sous la responsabilité du radiothérapeute en charge du patient. Un travail interdisciplinaire (radiothérapeute, infirmière, manipulatrice radio) permet d’optimiser les prises en charge autour de ces atteintes cutanées ; l’objectif étant l’obtention d’une cicatrisation rapide, ad integrum.


Radiodermites aiguës grades 1 et 2 :

Différentes solutions sont proposées, sans niveaux de preuve suffisants aujourd'hui pour être adoptées par tous.

1. Les émollients, appliqués quelques heures après la séance de rayons (ex : Dexeryl®, Topicrème®) hydratent la peau et apportent un bien-être transitoire au patient. Cette option impose de ne pas appliquer ces produits avant la séance, pour éviter un effet bolus et la brûlure.

Certains produits plus spécifiques sont proposés sur les lésions de radiodermite tels que des crèmes à base d'acide hyaluronique, la crème têta® ou la Biafine®.

2. Les dermocorticoïdes locaux (ex : Diprosone®) sont à appliquer également après la séance. Le principe théorique d'utilisation de ces produits est de diminuer l'inflammation provoquée par la radiothérapie. Si les dermocorticoïdes n'apportent pas de réels bénéfices sur l'évolution des radiodermites, ils sont efficaces en cas de réaction allergique locale (ex : eczéma lié aux adhésifs utilisés pour les marquages).

3. Les pansements régulateurs d'humidité (ex : fibre de CMC, hydrocellulaire fin) n'agissent pas directement sur la radiodermite mais ont un effet préventif protecteur (soleil, micro-traumatismes répétés).

4. Les hydrogels pansements tel que l'HydroTac® transparent réunissent en un même produit les fonctions d'hydratation, de protection et d'antalgie, sans risque d'effet bolus puisque ce pansement ne contient que de l'eau (se déshydrate progressivement). Il peut donc être gardé jusqu'à la séance et repositionné sitôt après. Prescrit sous une forme non-adhésive, il est maintenu en place par des filets ou adhésifs siliconés. Ce dispositif fait l'objet d'une étude clinique dont les résultats devraient être connus prochainement.

Radiodermites aiguës grade 3 :

Les conduites à tenir diffèrent selon le choix du radiothérapeute d'interrompre provisoirement ou non la radiothérapie, selon l'avancée du traitement et les priorités thérapeutiques.

Si le traitement n'est pas suspendu, les solutions proposées aux grades 1 et 2 sont poursuivies, avec une utilisation plus importante des pansements type hydrocellulaires (ex : HydroTac®) qui permettent d'absorber efficacement les exsudats et de maintenir un milieu humide favorable à la cicatrisation.

Si le traitement est interrompu (8 à 10 jours), des pansements vaselinés (ex : Grassolind®) sont appliqués jusqu'à vingt-quatre heures avant la reprise de la radiothérapie, afin d'éviter qu'il reste des résidus gras. En cas de chimiothérapie concomitante et de défenses immunitaires affaiblies, des crèmes antibactériennes type Flammazine® peuvent être ajoutées au protocole.

Radiodermites aiguës grade 4 :

Rare voir exceptionnel, ce grade nécessite une prise en charge spécialisée et interdisciplinaire avec l'intervention d'un chirurgien pour l'exérèse de la nécrose et le recouvrement.

Après le traitement

La peau asséchée reste très fragile durant les semaines qui suivent le traitement et doit être réhydratée. Il est possible d'utiliser des crèmes (émollient, cold cream), des huiles (Aloe Vera, Calandula) ou des pansements hydrogels (HydroTac® transparent) ou vaselinés. Le plus souvent, après la longue période de contraintes relatives aux traitements, le choix est laissé à la préférence du patient. La surveillance doit néanmoins être poursuivie si la radiodermite ne régresse pas rapidement.

Les radiodermites sont des lésions superficielles et sans gravité dans la grande majorité des cas. Pour autant, elles peuvent être douloureuses et inquiétantes dans le contexte d'une maladie grave et volontiers angoissante. Il est donc nécessaire d'être attentif, tant au patient (ex : explications, traitement antalgique) qu'aux lésions cutanées radio-induites.


Newsletter Plaies et Cicatrisation, réalisée en partenariat avec Paul Hartmann
Auteur: Isabelle Fromantin, Infirmière experte Plaies et Cicatrisation-Institut Curie


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