RAPPEL VACCIN COVID : 3 mois de protection seulement contre Omicron
Ces virologues et immunologues de l’Université du Maryland (Baltimore) décrivent le « déclin rapide » de la réponse immunitaire induite par le rappel vaccinal, contre les souches d’Omicron en circulation. Si les vaccinations de rappel COVID-19 chez les adultes provoquent des niveaux élevés d'anticorps neutralisants contre la variante Omicron, les niveaux d'anticorps diminuent considérablement en 3 mois, selon ces nouvelles données d'essais cliniques publiées dans les Cell Reports Medicine et le New England Journal of Medicine (NEJM).
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Dans le cadre d'un essai clinique «mix and match», les chercheurs ont administré des vaccins de rappel COVID-19 à des adultes qui avaient déjà reçu une série de vaccinations « de base » contre le COVID-19 dans le cadre d'une autorisation d'utilisation d'urgence. Certains participants ont reçu le même vaccin que celui injecté dans le cadre du schéma de vaccination primaire, et d'autres ont reçu un vaccin différent. Les chercheurs ont ensuite évalué les réponses immunitaires au fil du temps. L’analyse révèle que si toutes les combinaisons de vaccins primaires et de rappel induisent bien une augmentation des niveaux d'anticorps neutralisants chez les participants,
mais la protection des rappels diminue avec les nouvelles souches Omicron.
- ainsi, si la réponse vaccinale reste satisfaisante en particulier contre la sous-lignée Omicron BA.1 (première souche Omicron en circulation) ;
- ces niveaux d'anticorps contre Omicron s’avèrent toutefois faibles dans le groupe ayant reçu le vaccin de Jonhson & Johnson (Ad26.COV2.S) à la fois comme vaccin primaire et comme rappel ;
- les réponses immunitaires à Omicron dans tous les groupes diminuent considérablement 3 mois après le rappel ;
- les niveaux d'anticorps neutralisants diminuent ainsi à des niveaux réduits de 2,4 à 5,3 fois, 3 mois après le rappel ;
- les souches Omicron BA.2.12.1 et BA.4/BA.5 (souche actuellement dominante) sont ainsi 1,5 et 2,5 fois moins sensibles à la neutralisation vaccinale, respectivement, par rapport à la sous-lignée BA.1, et 7,5 et 12,4 fois moins sensibles par rapport à la souche SARS-CoV-2 d’origine.
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Ces travaux confirment ainsi une protection rapidement décroissante du rappel vaccinal contre l'infection par le SRAS-CoV-2 avec la circulation des souches Omicron. De plus, ces nouvelles sous-variantes émergentes en circulation s’avèrent beaucoup plus résistantes à la vaccination.
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Des données qui devraient permettre d’éclairer les futures recommandations sur les vaccins à développer, le calendrier vaccinal et les groupes à vacciner en priorité.