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RECHERCHE 2012: La science mobilisée contre l'obésité

Actualité publiée il y a 11 années 10 mois 3 semaines
Nature-Cell-PNAS

Parce que c’est le fléau du siècle, la recherche fondamentale s'est montrée particulièrement riche et dynamique, en cette année 2012, sur l’obésité et sur les pistes génétiques, biologiques et neurologiques pour la contrer. Identification de susceptibilités génétiques qui pourraient ouvrir la voie à la thérapie génique, manipulation de protéines responsables cibles possibles de nouveaux traitements, ou identification de mécanismes neuronaux, ces pistes encore fondamentales ont été abondamment accompagnées de nombreuses études épidémiologiques qui précisent les facteurs de risque évitables et les mesures à prendre au quotidien pour lutter contre l’obésité.

Agir sur nos mitochondries et plus particulièrement sur celles de nos cellules graisseuses pour parvenir à contrôler la quantité d'énergie excédentaire que nous stockons dans notre corps et où nous la stockons. Ces chercheurs de l'UT Southwestern Medical Center y sont parvenus en manipulant une protéine spécifique, mitoNEET, qui détermine l'activité de nos mitochondries. C'était la première fois que la protéine clé est effectivement modifiée pour permettre de préserver l'équilibre métabolique et c'était il y a quelques jours seulement dans la revue Nature Medicine.


Une autre protéine pourrait être manipulée, ajoutent ces chercheurs du Virginia Commonwealth University Massey Cancer Center, dans Cell Metabolism, il s'agit de la tyrosine protéine kinase-2 (Tyk2). En favorisant sa production, on peut aussi réguler l'obésité par le biais de la différenciation du tissu adipeux brun qui régule notre dépense d'énergie. Ou encore la protéine « BMP8B », qui agit également sur la régulation de la graisse brune, selon ces scientifiques de Cambridge qui publient, plus tôt dans l'année dans la revue Cell. Enfin, il y a eu aussi l'endogline, la protéine qui peut dire non à la graisse et oui à l'os, identifiée par des chercheurs de l'Université de Delaware et présentée lors de la réunion annuelle Experimental Biology 2012. Ou encore la molécule MiR-34a? Car dans les PNAS, des chercheurs de l'Université de l'Illinois inversent les troubles métaboliques sur la souris en ciblant ce micro-ARN MiR-34a, identifié pour son rôle clé dans une chaîne d'événements conduisant à la maladie hépatique, au diabète de type II et autres troubles métaboliques associés à l'obésité.

Enfin, bientôt un vaccin ? C'est ce que suggère une équipe de la biotech Braasch dans le Journal of Animal Science and Biotechnology qui montre l'efficacité, sur la souris, de 2 vaccins basés sur la somatostatine, JH17 et JH18, qui ont réduit le gain de poids et augmenté la perte de poids chez la souris. La somatostatine, une hormone peptidique, inhibe l'action de l'hormone de croissance (GH) et du facteur de croissance analogue à l'insuline de type 1 (IGF-1 ou insulin-like growth factor), qui tous deux augmentent le métabolisme et favorisent la perte de poids. Une vaccination par somatostatine modifiée amène donc l'organisme à produire des anticorps à la somatostatine.

Comment le cerveau communique avec le corps pour réguler le poids et comment, lorsque ce dialogue tourne mal, peut se développer l'obésité, les études neurologiques sont pletore en cette année 2012. Mais on retiendra l'identification, par des chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC), des « RIP-Cre neurons » et ces neurones en forme d'arc qui libèrent le neurotransmetteur GABA qui régule la dépense énergétique et qui pourraient être une cible prometteuse pour le contrôle du poids, selon leur étude publiée en octobre dans la revue Cell.

Heureusement… Obésité et bonheur ont un gène en commun, le « FTO ». Une note positive apportée, toujours en 2012, par des scientifiques de l'Université McMaster dans la revue Molecular Psychiatry suggérant peut-être que surpoids ne signifie pas être malheureux.


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