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RED BULL : Un effet définitivement démystifié par une nouvelle étude

Actualité publiée il y a 13 années 11 mois 2 semaines
Addiction

Aujourd’hui un étudiant sur 4 mélangerait régulièrement alcool et boisson énergisante, contenant de la caféine, comme le fameux Red Bull. Avec un sentiment de sécurité parfois liée à l’idée que l’ajout de caféine pourrait réduire ou freiner les effets néfastes de l’alcool. Or ces chercheurs de la Boston University School of Public Health et de la Brown University constatent, à l’issue de leur étude que l'ajout de caféine à l'alcool, comparable à un mélange Red Bull-vodka, par exemple, ne provoque aucune amélioration de la performance sur une épreuve de conduite, de l’attention ou du temps de réaction. Des conclusions qui pourraient ruiner les efforts marketing déployés autour des boissons énergisantes et qui sont publiées dans l'édition de février de la revue Addiction.

Selon ces chercheurs tous ces efforts de marketing autour des bienfaits de la caféine contenue dans les boissons «énergisantes» pour compenser les effets sédatifs de l'alcool, augmenter la vigilance et l'endurance, seraient peine perdue. "Il semble y avoir peu ou pas d'effet protecteur lié à l'ajout de caféine à l'alcool, en terme d''exécution et de sécurité des activités qui exigent une attention soutenue avec des décisions rapides et précises», explique cette nouvelle étude.


Cette étude, dirigée par le Pr. Jonathan Howland, professeur de sciences de la santé à la Boston University intervient alors que la US Food and Drug Administration (FDA), aux Etats-Unis, renforce sa surveillance sur les boissons énergétiques, en particulier lorsqu'elles peuvent être mélangées avec de l'alcool. Le Danemark a interdit la vente de boissonsénergisantes, et les gouvernements du Canada et la Suède ont lancé des avertissements sur les risques liés aux mélanges de boissons énergisantes avec de l'alcool. En 2009, la FDA a ainsi publié une déclaration exprimant sa préoccupation concernant le manque de données de sécurité sur ce type de boissons, à la suite d'une enquête qui montrait que la consommation de ces boissons était associée à des comportements à risque chez les étudiants.

L'équipe de recherche a randomisé 129 participants, âgés de 21 à 30 ans, en 4 groupes: un groupe qui consommait de la bière contenant de la caféine; un second qui consommait de la bière sans caféine; un troisième qui consommait de la bière contenant de la caféine mais non-alcoolisée, et un 4è qui consommait de la bière sans alcool. 30mn après avoir bu, les participants ont été testés sur un simulateur de conduite, sur leur capacité d'attention et leur temps de réaction. Les résultats indiquent que la caféine n'a pas atténué les effets néfastes de l'alcool : Sur l'épreuve de conduite, l'effet de l'alcool sur la performance est significative, mais l'ajout de caféine ne fait pas de différence notable. Sur la mesure de l'attention et des temps de réaction, l'ajout de caféine apporte seulement une légère différence que l'étude juge « à la limite du significatif ».

Le Pr. Howland conclut : «Il est important que les buveurs comprennent que l'ajout de caféine à l'alcool ne renforce pas la sécurité." Mais aussi : "Les résultats de cette étude suggèrent que l'information divulguée par les médias, la publicité, la promotion et les étiquettes d'avertissement sur les produits, doit être renforcée sur l'aspect (non) sécuritaire des boissons contenant de la caféine qui peuvent être consommées avec des boissons alcoolisées.

La consommation de boissons énergisantes avec de l'alcool augmente depuis 2001 et aujourd'hui un étudiant sur 4 mélangerait régulièrement les deux. Certaines études montrent que la caféine freine la diminution d'attention liée à l'alcool mais pas les taux d'erreur… D'autres études montrent que la caféine ne modifie pas significativement l'impact de l'alcool. Cette étude est la première à fournir "une évaluation contrôlée des effets aigus de la caféine sur la sécurité de la conduite après avoir consommé de l'alcool. Elle a été approuvée par les commissions scientifiques du Boston Medical Center, de la Brown University et de l'Université du Michigan.