RISQUE CARDIAQUE et petite TAILLE: Des facteurs génétiques communs
Une augmentation des taux de cholestérol et un risque accru de maladie coronarienne lorsqu’on est de plus petite taille, c’est la surprenante conclusion de cette étude britannique. Selon ces résultats, obtenus sur près de 200.000 participants et publiés dans le New England Journal of Medicine, chaque cm de taille en moins semble être associé à un peu de risque cardiaque en plus. L’explication tient à quelques variations génétiques communes à la taille et au profil lipidique.
Les chercheurs des Universités de Leicester, Cambridge et autres instituts de recherche britanniques associent ici 6 cm de moins en taille à un risque accru de maladie coronarienne de 13,5%, suggérant ainsi qu'une personne faisant 1,50 m aurait un risque accru de 32% de maladie coronarienne par rapport à quelqu'un d'1,70 m. Ce n'est pas la première fois que l'association est suggérée : Une étude présentée dans la revue Circulation: Cardiovascular Imaging a conclu qu'une grande taille est associée à un risque réduit jusqu'à 30% de présence de calcium dans les artères coronaires. Si des facteurs environnementaux peuvent être invoqués pour expliquer cette association, comme une alimentation pauvre à l'enfance, cette étude a porté sur les facteurs ou variations génétiques liées à la fois à une petite taille et à la maladie coronarienne.
Les chercheurs ont comparé les données génétiques de 65.066 participants atteints de maladie cardiaque et de 128.383 participants sans antécédents de maladie coronarienne (témoins) issues d'un certain nombre de d'études et combinées dans une précédente méta-analyse. Les participants étaient âgés en moyenne de 57,3 ans, en majorité de sexe masculin (73,8%) vs 49,8% chez les témoins.
180 variations de séquence ADN avaient été identifiées comme pesant pour 10% de la différence de taille.
Les chercheurs ont repris chaque variante de l'ADN et ont réévalué son association avec la taille puis avec la maladie coronarienne. Comme ces associations pour chaque variante de l'ADN étaient très petites, les chercheurs les ont ensuite combinées pour obtenir une association globale entre la taille génétiquement déterminée et le risque de maladie coronarienne. Enfin, ils ont regardé la force de l'association spécifiquement pour les hommes et les femmes. Le modèle constate que,
· pour chaque diminution de taille de 6,5 cm, le risque de maladie coronarienne est accru de 13,5%,
· l'association vaut chez les hommes, mais aucune association significative n'est constatée chez les femmes,
· 19% de l'association entre moindre taille et risque accru de maladie coronarienne peuvent s'expliquer par un taux de cholestérol LDL élevé
· 12% par un taux de triglycérides élevé.
Cette approche génétique montre l'existence d'une association entre taille génétiquement déterminée et risque de maladie coronarienne, cette association s'expliquant elle-même par l'association petite taille et profil lipidique défavorable. L'absence d'association chez les femmes pourrait s'expliquer par un échantillon plus limité de femmes dans l'analyse.
Reste néanmoins les facteurs environnementaux, ceux sur lesquels il est possible d'agir grâce à l'adoption d'un mode de vie sain. Arrêter de fumer, consommer de l'alcool avec modération et maintenir un poids de santé par l'alimentation et l'exercice restent le meilleur moyen de réduire son risque de maladie cardiaque.
Source: The New England Journal of Medicine April 8 2015 DOI: 10.1056/NEJMoa1404881
Genetically Determined Height and Coronary Artery Disease
Lire aussi: CRISE CARDIAQUE: La taille, un marqueur du risque cardiaque? -
Quelques autres exemples d'association avec le facteur Taille : Ainsi,
- 10 cm de plus ont été associés à un risque relatif supérieur de 16% de développer un cancer,
- Une grande taille a également été associée à un Q.I. supérieur, pour de raisons génétiques,
- Enfin, une petite taille a été associée à une longévité plus élevée, toujours pour des raisons génétiques….
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