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RISQUE CARDIOVASCULAIRE: L'Académie de Médecine défend les statines

Actualité publiée il y a 11 années 10 mois 1 semaine
Académie nationale de médecine

Les informations actuellement diffusées dans la presse nationale sur la signification des concentrations du cholestérol sanguin et les prescriptions de statines conduisent l’Académie nationale de médecine à diffuser un avertissement: « La mise en évidence dans toutes les populations de l’association des maladies cardiovasculaires à la concentration dans le sang des lipoprotéines qui transportent le cholestérol est l’une des plus grandes découvertes unanimement reconnues de l’épidémiologie contemporaine mondiale (1-3). On meurt d’autant plus vite de maladie cardiovasculaire que sont élevés les concentrations sanguines de ces lipoprotéines, dites LDL. Cette observation a été rapportée autant pour les valeurs les plus basses que pour les valeurs les plus hautes comme le montrent les constatations faites dans certaines familles, qui sont ou protégées des maladies cardiovasculaires mortelles (valeurs basses) ou y sont exposées (valeurs hautes).

La découverte des mécanismes qui déterminent ces concentrations est l'une des plus belles de la médecine moderne. Michael Brown et Joseph Goldstein, prix Nobel en 1985, découvrent comment les récepteurs des lipoprotéines des cellules régulent la synthèse du cholestérol (4). Akira Endo, prix Lasker en 2008, donne au monde les outils nécessaires à la synthèse et à la fabrication de plusieurs statines, aux caractéristiques pharmacologiques différentes (5).


En un quart de siècle, chez plus de 170.000 personnes, hommes et femmes, âgés de trente à quatre-vingt ans, les scientifiques de tous les pays ont réalisé des études rigoureuses sur les effets de ces médicaments (6,7). Ils ont démontré leur bénéfice dans la prévention de la récidive des accidents cardiovasculaires. Ils ont ensuite démontré un effet bénéfique chez les adultes n'ayant pas encore eu d'accident cardiovasculaire.

Une baisse de 40mg /dl de la concentration plasmatique de LDL cholestérol réduit les accidents cardiovasculaires majeurs d'environ 20 pour cent et la mortalité totale d'environ 9 pour cent (6,7). En association avec tous les progrès médicaux et sociaux des dix dernières années, les statines participent à une réduction continue des décès cardiovasculaires. En France, ceux-ci ont diminué de 40 pour cent entre 2000 et 2010, selon les données du CepiDc Inserm (8).

Les effets secondaires propres aux statines existent et sont connus. Ce sont des complications musculaires qui, si elles sont sévères, imposent l'arrêt du traitement.

L'utilisation des génériques diminuant le coût du traitement (9) le rend économiquement avantageux dans toutes les indications actuelles formulées par la Haute Autorité de Santé (10).

La recherche sur les lipoprotéines continue activement dans le monde entier, car les besoins de réduire les taux plasmatiques de LDL ne sont pas couverts par les seules statines, et des découvertes récentes (11) donnent de nouveaux espoirs pour les cas les plus graves ou les intolérances aux statines.

Ce résumé de plus d'un demi-siècle de médecine conduit à recommander d'éviter tout arrêt d'une prescription de statine surveillée régulièrement par le médecin traitant et le pharmacien. Une méfiance injustifiée vis-à-vis de l'intérêt des mesures de la cholestérolémie et des prescriptions initiales de statines conformes aux recommandations actuelles aurait sur plusieurs années, plus de risque d'être dangereuse que bénéfique pour les personnes qui accorderaient crédit aux opinions défavorables diffusées largement dans la presse par quelques-uns. Il est indispensable que chacun fonde son opinion sur la base des résultats bénéfiques validés en toute indépendance par l'ensemble du monde scientifique, tels qu'ils sont résumés dans ce communiqué. Le choix d'être traité pendant de nombreuses années relève de chaque personne, complètement informée par le médecin traitant et le pharmacien, selon son histoire médicale complète, son âge, son sexe, ses antécédents familiaux, et son taux de lipoprotéines LDL dans le sang ».


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