ROUGEOLE: Le déficit de vaccination des nourrissons en cause
Dans son dernier Bulletin hebdomadaire, l’Institut de veille sanitaire nous livre à nouveau un bilan sur la résurgence de la rougeole et souligne l’urgence d’une meilleure couverture vaccinale des nourrissons et du rattrapage vaccinal des enfants, adolescents et jeunes adultes afin d’atteindre les niveaux d’immunité nécessaires pour arrêter la circulation du virus.
Après une quasi disparition de la maladie en 2006 et 2007, la résurgence importante de la maladie inquiète depuis janvier 2008, avec plus de 18 000 cas notifiés, de janvier 2008 à avril 2011 dont 12.549 cas sur les 4 premiers mois 2011 et 14.500 cas pour les sept premiers mois de 2011. La France fait partie des pays avec l'incidence en plus forte progression. Ainsi, entre 2007 et 2010, le nombre de cas de rougeole a été multiplié par plus de 100, passant de 44 à plus de 15.000 cas en 2011.
L'InVS souligne également l'incidence très élevée pour les enfants de moins de 1 an, avec un cas sur 1.000 sur ces derniers mois. La couverture vaccinale des nourrissons reste insuffisante. Elle est à 24 mois de 89,1% pour une dose et seulement de 40,6% pour deux doses alors que les objectifs de couverture à cet âge sont de 95% et 80% respectivement pour la première et la seconde dose. Même s'il existe au-delà de deux ans un rattrapage vaccinal, celui-ci reste également insuffisant ( couverture avec la seconde dose de 44,3% à 6 ans en 2006).
Contagiosité et couverture vaccinale : La situation actuelle est la conséquence d'une couverture vaccinale insuffisante (< 90% à 24 mois pour 1 dose), souvent incomplète et hétérogène ayant conduit à la constitution progressive d'un réservoir important de sujets réceptifs. Par ailleurs, la diffusion rapide qui s'explique par une contagiosité élevée du virus de la rougeole de 15 à 20 fois plus élevé que celle du virus de la grippe.
La rougeole est une maladie à complications dont à risque de PESS (pan-encéphalite sclérosante subaiguë), voire mortelle. Ses principales complications sont la pneumonie virale ou bactérienne (1 à 7%), encéphalite aigue (0,5 à 1 ‰), panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS) (1/100 000) et décès (0,1 - 1 ‰). Pour début 2011, sur ces 14.500 cas notifiés, 15 ont présenté une complication neurologique, 639 une pneumopathie grave et 6 sont décédés.
L'épidémie qui sévit actuellement en France risque de se poursuivre dans les prochains mois, en particulier dans les zones de couvertures vaccinales les plus basses (comme le Sud de la France), en raison du réservoir de sujets réceptifs suffisant pour maintenir la transmission du virus. En effet, tant que la couverture des nourrissons n'atteindra pas le niveau requis et que le rattrapage des enfants plus âgés et des jeunes adultes ne sera pas renforcé, la France connaître de nouvelles vagues épidémiques.
L'Institut souligne donc à nouveau l'urgence du rattrapage vaccinal des enfants, adolescents et jeunes adultes.
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